Invité du Club de la Presse jeudi, Lionel Zinsou, Premier ministre du Bénin et présent à Paris pour participer à la COP21, s'est satisfait que l'on "commence à entendre la voix de l’Afrique". Sur les sujets écologiques, "les opinions publiques en Afrique sont très sensibles", a-t-il affirmé.
L'Afrique victime, pas coupable. Pour autant, le Premier ministre béninois a tenu à souligner que le continent africain "n’est absolument pas coupable" du dérèglement climatique, mais "en subi les effets à chaque fois". L'Afrique est responsable de seulement 4% des émissions de gaz à effet de serre.
Les négociations de la COP21 pourraient aboutir à une aide apportée à l'Afrique pour un développement propre. Une solution qui ne convainc pas tout à fait Lionel Zinsou qui attend davantage de la "morale". "Comment l’opinion publique africaine pourrait accepter qu’on lui dise "Ne faites pas ce qu’on a fait" ou pire "ne faites pas ce qu’on continue à faire"", s'est-il interrogé.
L'électricité, un défi pour l'Afrique. "En Afrique, on va rendre urbains 500 millions de personnes de plus en quinze ans". Un défi qui appelle toutes les technologies disponibles. "On est condamné à innover", a lancé le Premier ministre du Bénin. Lionel Zinsou s'est d'ailleurs dit être un "partisan absolument fou" du plan de Jean-François Borloo visant à électrifier l'Afrique. "Le droit à la lumière et à la connectivité est un nouveau droit humain", a-t-il soutenu.
Citant l'exemple du nombre considérable de téléphones portables en Afrique, le Béninois s'est enthousiasmé : "Les télécommunications, ça avait l’air impossible et ça a créé une révolution en Afrique. On va avoir exactement la même chose avec l’énergie renouvelable".