Jeudi, Emmanuel Macron a dit être prêt à "abandonner", "si ce n'est pas tenable", l'objectif qu'il avait fixé de supprimer 120.000 postes de fonctionnaires d'ici à la fin du quinquennat. Mais Gérald Darmanin, vendredi, nuance.
Le ministre des comptes publics Gérald Darmanin a estimé vendredi sur RTL que l'objectif de 120.000 suppressions de postes de fonctionnaires est "atteignable", alors qu'Emmanuel Macron s'était dit la veille prêt à "abandonner" cet objectif qu'il avait fixé. "Mais s'il faut pour atteindre cet objectif attendre 2023 ou 2024, c'est au Premier ministre de regarder et de le décider", a-t-il ajouté.
Une analyse attendue d'ici cet été
Jeudi, lors de sa conférence de presse, le chef de l'État avait dit qu'il était prêt à "abandonner", "si ce n'est pas tenable", l'objectif qu'il avait fixé de supprimer 120.000 postes de fonctionnaires d'ici à la fin du quinquennat - sur 5,5 millions d'agents dans les trois versants de la fonction publique (État, hospitalière, territoriale). Il a demandé au gouvernement de lui "donner son analyse d'ici l'été" sur ce dossier. "Quand on doit réinvestir dans la sécurité, dans l'éducation et dans la justice, je ne vais pas donner des injonctions contradictoires au gouvernement", avait dit le chef de l'État, ajoutant qu'il assumerait "totalement si ce n'est pas tenable d'abandonner cet objectif".
Darmanin dans la nuance, les syndicats sur le qui-vive
"Emmanuel Macron n'a pas dit que l'objectif de 120.000 suppressions de postes n'était pas tenable", a souligné Gérald Darmanin. "Il a dit que le Premier ministre allait regarder (…) si ces choses étaient tenables", a-t-il poursuivi, affirmant que "l'important, ce n'est pas la comptabilité, c'est la transformation de l'État".
"L'objectif du quinquennat de moins 120.000 postes sera-t-il réellement stoppé ? Rien n'est moins sûr…", écrit pour sa part dans un communiqué la Fédération générale des fonctionnaires FO. "Les objectifs de réduction de la dépense publique liés aux injonctions européennes n'ont pas changé et le dogme budgétaire reste très prégnant", ajoute-t-elle. Elle préconise l'ouverture d'un "débat de fond" sur l'avenir des missions de service public "pour mettre en adéquation les besoins des citoyens et les moyens nécessaires tant humains que matériels pour les mettre en oeuvre".
>> DÉCRYPTAGE - Avec ses annonces, Emmanuel Macron a-t-il répondu aux revendications des gilets jaunes ?
De son côté, la CGT Fonction publique affirme que la remise en cause de l'objectif de supprimer 120.000 postes et l'annonce d'un moratoire sur les fermetures d'écoles et d'hôpitaux jusqu'en 2022 "sont bien loin des nécessités" et "le signe d'un gouvernement qui se place sur la défensive sous la pression des luttes". "C'est un moratoire sur toutes les fermetures de services publics, sur les fermetures de lits, sur les fermetures de classe et sur toutes les suppressions de postes que nous devons et pouvons gagner", poursuit-elle.