Croissance modeste avec Emmanuel Macron, accroissement des inégalités avec François Fillon, et creusement du déficit public avec Benoît Hamon, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon : l'OFCE s'est livré à une comparaison des propositions économiques des cinq principaux candidats à l'élection présidentielle. Dans une note publiée vendredi, l'Observatoire français de la conjoncture économique réalise une évaluation de l'effet attendu des mesures présentées par les cinq principaux candidats à la présidentielle sur les finances publiques, les entreprises, les ménages et l'environnement.
Avec Fillon. De cette étude, il ressort que le candidat de la droite "François Fillon veut réaliser des transferts vers les entreprises et réduire fortement les déficits publics structurels pour accroître la compétitivité, au risque d'une compression du pouvoir d'achat des ménages les moins aisés et d'un accroissement des inégalités". L'OFCE anticipe aussi une "faible réduction du chômage".
Avec Mélenchon. Le candidat de la gauche radicale "Jean-Luc Mélenchon parie sur une relance par la demande et l'investissement au risque d'une dérive des finances publiques et d'un creusement marqué du déficit extérieur", écrivent les auteurs. Ils mettent en doute la prévision du candidat de la France insoumise d'un déficit de 2,5% du PIB en 2022 avec une hypothèse de croissance de 2% en moyenne sur le quinquennat. "Avec cette croissance, un tel programme conduirait à creuser le déficit public de 2 points de PIB sur le quinquennat plutôt qu'à le réduire d'un point de PIB", estiment-ils. En 2016, le déficit public s'est établi à 3,4% du PIB.
Avec Hamon. Le candidat du PS "Benoît Hamon mise sur la réduction des inégalités et la lutte contre la pauvreté monétaire au risque de sous-estimer le coût de la mise en place de son revenu universel d'existence et d'une dégradation de la compétitivité-prix des entreprises", ajoutent-ils.
Avec Macron. De son côté, le candidat d'En marche! "Emmanuel Macron veut utiliser les gains attendus du retour de la croissance pour améliorer la situation des agents au risque de rester dans une phase de croissance modérée" et d'échouer à enclencher une "vraie dynamique de sortie de crise".
Avec Le Pen. "La sortie de l'euro proposée par (la candidate du Front national) Marine Le Pen est une rupture radicale qui rend la comparaison délicate, mais sera plus importante dans ses effets que les nombreux transferts, coûteux pour les finances publiques, vers les ménages français".Son programme ne tient pas compte selon l'OFCE des "conséquences négatives du retour à une monnaie nationale et des réactions en chaîne de nos partenaires commerciaux face à une telle politique".
Enfin, "les programmes sont assez silencieux sur les enjeux de la transition énergétique sauf pour Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon", observent les experts de l'OFCE.