C'était une opération coup de poing préparée par le gouvernement. Comme le révélait Europe 1 jeudi, le ministre de la Ville, Patrick Kanner, a décidé de rendre vendredi une visite surprise à une commune de la région parisienne qui ne respecte par le seuil minimum de logements sociaux. C'est donc Ormesson-sur-Marne, dans le Val-de-Marne, qui a été choisie. Cette ville de 10.000 habitants ne compte que 1,7% de logements sociaux, alors que la loi SRU en impose 10%.
"Ça n'est pas une solution". Une annonce accueillie avec un mélange d'étonnement et d'incompréhension par Marie-Christine Ségui, la maire de la ville. Cette élue Les Républicains explique avoir hérité de la situation lors de son élection et affirme avoir fait des efforts depuis. "On a déjà repéré quelques terrains, j'en ai référé au préfet", indique-t-elle au micro d'Europe 1. Alors pourquoi la construction de logements n'avance-t-elle pas ? "Je n'ai pas de foncier, tout simplement. Comment puis-je faire si je n'ai pas de surface ?", répond-elle. Pour elle, "acculer les maires volontaires comme je le suis, ça n'est pas une solution".
Des voisins inquiets. Les voisins du terrain préempté affirment l'avoir toujours vu en friche. Ils ne se disent pas opposés à la construction de HLM, mais restent méfiants face à l'autoritarisme de l'Etat. "C'est mettre au pied du mur", s'indigne l'un au micro d'Europe 1. "Ça ne peut apporter que des nuisances", affirme l'autre. "On n'a pas envie de se retrouver avec un immeuble au bout du jardin, tout simplement", explique une troisième. Plusieurs habitants ont prévu d'assister vendredi à la visite de Patrick Kanner. Et ils sont déjà prêts à lancer une pétition si le projet ne leur plaît pas.