Des réformes "qui aggravent la précarité', Delphine Batho n'en veut pas. “C'est déjà le sort commun de la jeunesse. La précarité s’est généralisée". Jeudi, dans Europe soir, la députée des Deux-Sèvres et ancienne ministre de l'Ecologie est revenue sur la contestation qui monte contre projet de loi sur la réforme du travail. L'examen du projet de loi El Khomri a été reporté de 15 jours lundi. Par ailleurs, une journée de mobilisation contre cette proposition est prévue mercredi 9 mars. Les syndicats lycéens et étudiants appellent déjà à des rassemblements.
"Assez grands pour prendre leur décision eux-mêmes". “Nous sommes dans une situation générale où il est important que la jeunesse s’exprime. Il faut qu’on cesse d’être prisonniers des idées du 20e siècle. Concernant la loi El Khomri, je ne suis pas la porte-parole de la jeunesse. Je ne sais pas s’il va y avoir une mobilisation ou pas. Je pense qu’ils sont assez grands pour prendre leur décision eux-mêmes. Le meilleur service à rendre à la jeunesse, c'est de respecter son indépendance, sa liberté d’expression", a ajouté Delphine Batho.
Supprimer la loi El Khomri. Pour l'ancienne ministre, plus qu'amender, il faut se défaire de la loi El Khomri. “Je suis en désaccord avec la philosophie de ce texte. Ce n’est pas un problème de virgule, mais un problème de philosophie", a pointé Delphine Batho. "Il y a d’autres solutions. Par exemple, sur le chômage, il faut régionaliser l’accompagnement des chômeurs. Pôle emploi ne doit plus s’occuper que de l’indemnisation des chômeurs. Il faut confier aux Régions l’accompagnement des chômeurs, car ce sont elles qui sont au contact des entreprises."
Un revenu de base universel. "Je suis également pour une fiscalisation du financement de la protection sociale pour éviter qu’il ne pèse sur le travail, les salariés et les entreprises. Je pense aussi qu’il faut introduire un revenu de base universel".
Est-ce que je suis pour la continuité de ce quinquennat ? non. "Il y a eu les attentats de janvier, puis ceux de novembre. Ce qu’avaient exprimé les citoyens au moment de la mobilisation de janvier, c'etait aussi une exigence de remise en marche de la République. Et je pense que l'occasion a été manquée", déplore-t-elle. "J’aspire à ce qu’il y ait en France un nouvel espoir. Est-ce que je suis pour la continuité de ce quinquennat ? La réponse est non."