La future loi immigration de Gérard Collomb n’a pas encore été présentée en Conseil des ministres, mais elle suscite déjà des remous jusque dans la majorité, en témoigne la question très vive posée par la députée LREM Sonia Krimi au ministre de l’Intérieur mardi à l’Assemblée. Alors les leaders de la majorité s’efforcent de calmer le jeu. Notamment, comme l’a annoncé Sacha Houlié mercredi sur Europe 1, en se privant de la possibilité de recourir au "pays tiers sûr" pour expulser un étranger clandestin. "Ça ne figurera pas dans la loi", a assuré le député, cofondateur de Jeunes avec Macron, dans Europe Matin.
"Nous considérons que ça n'a pas à figurer dans le texte". "C’est une annonce que je peux faire parce que je me suis entretenu hier soir avec Gérard Collomb qui nous a assuré que ça ne serait pas repris dans le texte qui nous sera présenté en 2018", a expliqué l’élu de la Vienne. Pourtant, comme l’a rappelé le député, ce recours est autorisé par le droit européen. Qui permet donc d’expulser un étranger non pas vers son pays d’origine, mais vers un pays dans lequel il a transité. "S’ils ont transité par un pays vers lequel on serait autorisé à les renvoyer, nous nous priverons de cette possibilité parce que nous considérons que ça n’a pas à figurer dans le texte", a confirmé Sacha Houlié.
"On peut faire évoluer le texte". Sacha Houlié tient à montrer par cette annonce que le gouvernement n'est pas fermé à des évolutions. "Il y a des gages qui nous sont donnés, une discussion. On peut être des députés qui discutons avec le gouvernement, qui faisons évoluer le texte", s'est-il félicité.