C'est un appel au calme et au dialogue, qu'il espère être entendu. Après des semaines de violentes contestations sur loi Travail, Jean-Marc Ayrault a souhaité qu'un accord puisse être trouvé, lorsque le projet de loi reviendra en deuxième lecture à l'Assemblée nationale, afin d'éviter un nouveau recours à l'arme du 49-3 qui permet de faire adopter un texte sans vote.
Renouer le dialogue. "Nous avons besoin de partenaires sociaux qui se parlent. Nous avons besoin aussi d'un dialogue entre l'Etat et les partenaires sociaux", a déclaré le ministre des Affaires étrangères sur France Info. "Il n'y a pas de réforme durable et efficace en France, et nous avons besoin de réformes, sans qu'on passe par cette voie du dialogue et de la négociation", a insisté le chef de la diplomatie, auquel Manuel Valls a succédé à Matignon en 2014.
Eviter un coup de force. Interrogé sur la possibilité d'adopter le texte sans 49.3, il a répondu : "Pourquoi pas ? Ce serait très bien". "Il est toujours possible et sans doute souhaitable que les parlementaires jouent à nouveau leur rôle", a-t-il dit. "Le rapporteur Christophe Sirugue a fait des propositions qui permettraient d'améliorer le texte dans le sens d'un compromis, d'entendre certaines attentes", a-t-il souligné. Christophe Sirugue (PS) a exclu un retrait de cette loi ou de son article 2 sur les accords d'entreprise mais s'est dit déterminé à "continuer à travailler pour amender" cet article contesté.
Manuel Valls, très impopulaire. Manuel Valls paie au prix fort la contestation de la loi travail, voyant sa cote de popularité plonger à des niveaux inédits pour lui, au-dessous de celle de Jean-Marc Ayrault lorsqu'il était Premier ministre. Selon un sondage Elabe publié jeudi pour Radio Classique et Les Échos, sa cote de confiance a reculé à 18%, soit quatre points de moins que le plus bas enregistré par Jean-Marc Ayrault à Matignon.