La droite a tranché. Elle ne déposera pas de motion de censure contre le gouvernement, qui a annoncé mardi l’utilisation du 49.3 pour clore le débat sur le projet de loi Travail. Mais que fera la gauche ? Les députés ont jusqu’à 15h15 mercredi pour trancher cette épineuse question.
Envoyer un signal. Les frondeurs sont remontés contre Manuel Valls. Christian Paul, leur leader, le dit : "Je ne vois pas d'autre moyen que la motion de censure pour envoyer un signal politique fort au Premier ministre et au président de la République". "Ça ne nous réjouit pas mais vu la brutalité de Valls, on va essayer", confie un autre. Leurs alliés, les communistes et les écologistes anti-gouvernement, sont prêts à signer et n'attendent plus que les socialistes en rupture de ban.
Menaces du PS. Il faut 58 signatures pour pouvoir déposer une motion. La dernière fois, il n'a manqué que deux noms. Les communistes sont optimistes, le reste de la gauche un peu moins : "Le PS menace les signataires de sanctions. Certains ont peur, on ne va peut-être pas y arriver", explique un écologiste. Tous les frondeurs ne sont pas forcément jusqu'au-boutistes, même si l'un d'eux s'amuse d'éventuelles mesures de rétorsion : un "mec avec un fusil pas chargé en face de vous, ça ne fait pas peur !"
Pour ce dernier, le PS ne peut pas mettre à la porte trente députés dont des anciens ministres, car cela acterait une candidature alternative face à François Hollande pour la présidentielle, sans passer par la case primaire.