Les deux semaines de report ne doivent pas servir uniquement à modifier "deux virgules". La maire de Lille, Martine Aubry, a plaidé vendredi pour que le délai de deux semaines que s'est donné le gouvernement pour revoir la loi El Khomri, "ne soient pas 15 jours pour rien". aubry"Il y a une mobilisation très grande, nous en faisons partie pas plus que d'autres. Ce que je souhaite, c'est que le report ne soit pas un report où seront changées "deux virgules" mais où "l'on commence à discuter avec les syndicats et on remette les choses sur la table", a déclaré l'ex-ministre des Affaires sociales vendredi en marge d'une conférence de presse.
Une tribune au vitriol. Martine Aubry, qui avait signé, avec d'autres personnalités de gauche, le 25 février, une tribune au vitriol contre l'exécutif, a rappelé qu'elle n'avait "jamais parlé de retrait" de ce projet de loi. "Je ne réfléchis jamais comme ça. C'est pas le tout ou rien, mais on discute, on débat, parce que cette loi aujourd'hui comporte des aspects extrêmement dangereux". Et "nous continuerons à travailler à la nette amélioration de la loi El Khomry".
Selon l'ancienne ministre du Travail, "on ne mobilise pas les salariés dans l'entreprise avec l'idée qu'ils sont précarisés, qu'à tout moment on peut se débarrasser d'eux, sans pratiquement de protection, notamment celle du plan social". "Il faut revoir ça", a-t-elle dit.
En désaccord avec des points du texte. La maire de Lille a réaffirmé qu'elle n'était "pas d'accord avec des points très, très lourds du projet", comme la primauté donnée à l'accord d'entreprise sur l'accord de branche et la réforme du droit de licenciement, et qu'il ne fallait pas réformer "en cassant tout ce qui existe". Pour autant, "je pense qu'il faut faire bouger le code du travail sur un certain nombre d'aspects. Je l'ai toujours dit et on l'a même écrit". Martine Aubry pense par exemple à "la représentation (du personnel) dans les petites et moyennes entreprises" et à l'instauration d'une "sécurité sociale professionnelle".