Le principe du rendez-vous avait été acté dès la journée de mobilisation du 31 mars contre la loi Travail, portée par la ministre Myriam El Khomri. Manuel Valls s'était dit "prêt à regarder" certaines propositions de l'Union nationale des étudiants de France (Unef) pour "améliorer l'ensemble des politiques publiques vers la jeunesse". Il reçoit ce lundi huit organisations lycéennes et étudiantes, dont les trois qui font partie de l'intersyndicale mobilisée depuis un mois contre le projet : l'Unef, l'Union nationale lycéenne (UNL) et la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL). L'enjeu : formuler des propositions suffisantes pour calmer la contestation.
Une aide pour les boursiers diplômés. Le gouvernement veut cibler les jeunes en situation de précarité, en mettant l'accent sur l'insertion professionnelle. Première mesure : une aide financière pour les étudiants boursiers, une fois leurs études terminées. L'idée est d'accompagner, pendant quatre mois, ces quelque 700.000 jeunes qui ne bénéficient aujourd'hui ni de minima sociaux ni d'allocations chômage. Les bac pro ou les CAP qui répondent aux critères des bourses seront également concernés. La mesure, proche de l'une des revendications de l'Unef qui réclame le versement des bourses étudiantes entre la fin du diplôme et l'accès la vie professionnelle, devrait coûter un peu moins de 100 millions d'euros.
Des apprentis mineurs mieux rémunérés. Une autre annonce devrait concerner la rémunération des apprentis. Aujourd'hui, un jeune en contrat d'alternance âgé de moins de 18 ans gagne moins qu'un apprenti majeur. Manuel Valls pourrait annoncer un salaire identique pour tout le monde. Coût estimé de la mesure : entre 50 et 80 millions d'euros. Pour ne pas brusquer les patrons qui embauchent des apprentis, l'exécutif devrait renvoyer la tâche de définir les modalités du dispositif aux partenaires sociaux.
Des places réservées en IUT et BTS. Le gouvernement souhaite également faciliter l'accès des jeunes issus de bacs professionnels et technologiques aux filières BTS et IUT, afin de réduire le nombre d'étudiants en situation d'échec à l'université. L'idée est de leur réserver des places dans ces cursus courts, réputés pour permettre une meilleure insertion professionnelle. Ces deux mesures font également partie des revendications de l'Unef.
La taxation des CDD remise sur la table. Par ailleurs, le dossier de la taxation des CDD pourrait refaire surface. Le gouvernement veut inciter les partenaires sociaux à se saisir de cette question pour que davantage de contrats courts soient taxés. Cette piste, évoquée par Myriam El Khomri le mois dernier, a déjà été tentée en 2013. A l'époque, les cotisations patronales d'assurance chômage avaient été relevées sur les CDD de moins de trois mois. Mais la mesure n'avait pas eu le succès escompté, provoquant même l'effet inverse de celui recherché, avec une augmentation du nombre de contrats courts en 2014.
"Des choses concrètes et précises". Dernier point : Manuel Valls pourrait aussi faire un geste en matière de complémentaire santé pour les jeunes en difficulté, en annonçant, peut-être, la mise en place d'une mutuelle gratuite. "De l'argent sera mis sur la table", confiait dimanche une source proche du gouvernement. "Il devrait y avoir des choses assez concrètes et précises."