Don Nicolas envoie ses hommes pour encadrer François Fillon : c’est le Parrain qui adoube et offre sa protection. Il y a un côté chef de famille, reclus dans ses appartements, qui n’apparaît pas, mais auquel on demande audience pour recueillir ses conseils avisés, ou son aide protectrice. Le 15 février dernier, François Fillon en pleine tourmente venait le voir à déjeuner pour le consulter : comment s’en sortir ? Comment relancer sa campagne ?
"Quand tu deviens numéro 1, il faut s’attendre à prendre des coups." Depuis, tous les cadors de la droite ont défilé dans son bureau rue de Miromesnil. Et au plus fort de la crise, François Fillon a beaucoup parlé au téléphone avec lui. Nicolas Sarkozy avait pourtant mis en garde son ancien collaborateur qu’il a toujours perçu comme un éternel numéro 2 : "Quand tu deviens numéro 1, il faut s’attendre à prendre des coups." Une des erreurs de François Fillon, selon les amis de Nicolas Sarkozy, est précisément d’avoir sous-estimé la violence d’une campagne présidentielle.
Bulldozer de la politique. Est-ce à dire que Nicolas Sarkozy n'a pas totalement abandonné l’idée d’un retour en politique ? De Russie, où il est actuellement en voyage, on dirait qu’il est à 1.000 lieues d’une idée... si baroque. Et pourtant, qui peut croire que la vie d’administrateur indépendant d’Accor est la voie de l’épanouissement pour ce bulldozer de la politique ? A-t-on déjà vu retraité plus actif dans la vie politique de son mouvement que Nicolas Sarkozy ces dernières semaines ?
Colmaté les brèches à droite. Alors, pense-t-il à son retour ? Je n’ai pas de scoop, mais il imagine surement quelles circonstances exceptionnelles pourraient l’y amener. Lui qui déclarait au soir de sa défaite à la primaire : "Tout ce qui touche à la France me touchera"... Ces circonstances exceptionnelles peuvent survenir dans les semaines qui viennent. L’élection de Marine Le Pen ou d’Emmanuel Macron à la présidentielle, avec dans la foulée l’éclatement de la droite, et surtout une France à l’issue des législatives ingouvernable, bloquée, sans majorité.
Si 2017 avait un parfum de 1958, si la France fracturée et vitrifiée avait besoin d’un recours, qui serait le De Gaulle d’aujourd’hui ? Nul Doute que le rôle ne ferait pas peur à Nicolas Sarkozy.