L'Elysée a lancé une opération reconquête visant à redorer l'image d'Emmanuel Macron, que les Français jugent distant et arrogant. Une opération envisagée depuis plusieurs mois, qui a débuté aux Antilles ce week-end.
Emmanuel Macron est en reconquête. L'Elysée espère changer l'image du président de la République, jugé distant et arrogant par les Français. Cette opération, envisagée depuis plusieurs mois, a débuté aux Antilles ce week-end et d'autres étapes sont prévues dans les semaines à venir.
Plusieurs étapes symboliques. Les affaires Benalla et autres polémiques ont un rôle d’accélérateur mais Emmanuel Macron et une partie de ses équipes avaient pointé un décrochage de l’image présidentielle dès le printemps. C’est donc à l’automne que le chemin de contrition va s’intensifier, tout en affirmant que la politique du chef de l'Etat ne changera pas.
Emmanuel Macron traite son propre cas par quelques étapes symboliques. Le 4 octobre, il se rendra à Colombey-les-Deux-Eglises sur la tombe du général de Gaulle pour le 60ème anniversaire de la Constitution. Le chef de l'Etat veut revenir aux sources de la Vème République.
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Autre temps fort, l'itinérance (terme choisi par l'Elysée) de novembre, dans l'Est. Et là encore, c'est tout un symbole : six jours de déplacement présidentiel dans les lieux touchés par la Première Guerre mondiale qui conservent encore une plaie économique et territoriale vivace. Des lieux où jamais un président n'a mis les pieds, précise-t-on autour d'Emmanuel Macron. L’occasion de croiser à la fois les enjeux de mémoire, d’Europe et renouveau économique.
Les références gaulliennes, un outil efficace. Le président de la République cherche donc aujourd'hui à être à la hauteur des Français, mais également prendre de la hauteur par rapport à eux. Les Français sont ainsi. La verticalité assumée depuis son élection qui a pu plaire, lui est en partie reprochée. Or, hasard du calendrier, Emmanuel Macron va aller chercher de l’inspiration devant la croix de Lorraine gaulliste.
Lorsque Nicolas Sarkozy avait lui aussi voulu redresser son image, à pareil stade de son mandat, il s’était rendu aux Glières, en Haute-Savoie, un haut lieu de la résistance. Il en avait fait ensuite un rituel du off présidentiel pour expliquer sa politique.
Plus de contacts directs, moins de bains de foule. On l'a vu ce week-end, Emmanuel Macron, dans son périple antillais, a multiplié les contacts directs avec les Français et souhaite d’ailleurs plus de rencontres et moins de bains de foule. Les accueils directs et chauds des régions tropicales sont toujours des sources de réconfort pour les présidents français en difficulté et le déplacement ne peut se réduire à une séance photo, dont le chef de l'Etat a malgré tout le secret.
Tout comme les références gaulliennes, qui sont, même au 21ème siècle, toujours en tête du Top 50 des statures politiques. Ces outils sont utilisés par Emmanuel Macron et illustrent ses deux facettes : à la fois chef d'Etat dans un monde nouveau et président vintage.