Julien Aubert
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Julien Aubert, député LR du Vaucluse et candidat à la tête de son parti, veut le reconstruire sur "un modèle confédéral", comme il l'a expliqué à Europe 1 mardi matin.
INTERVIEW

Assumer les clivages, réconcilier les droites, mais sans tomber dans une synthèse comme l'a fait le Parti socialiste. Cela fait beaucoup de défis, que Julien Aubert, candidat à la présidence de LR, assume tous. Le député du Vaucluse, actuellement à la recherche des derniers parrainages pour avoir le droit de se présenter à l'élection interne, a expliqué mardi matin sur Europe 1 être "pour la fin du parti unique". Selon lui, il faut rebâtir LR sur "un modèle confédéral".

Réconcilier la droite populaire et la droite modérée

Selon le député, c'est la seule façon de concilier la droite "modérée" et la droite "populaire". Face à ses deux adversaires, le favori Christian Jacob, chef de file des députés LR, et Guillaume Larrivé, député de l'Yonne, Julien Aubert estime être le seul à défendre cette idée. "Guillaume Larrivé a une volonté de faire bouger les idées", reconnaît-il. "Christian Jacob fait un diagnostic différent, qui est de dire que nous sommes un corps malade, qu'il faut faire revenir les gens d'abord, et ensuite mettre les sujets qui fâchent sur la table." Lui préfère faire l'inverse. "L'unité, il ne faut pas la faire avant [l'élection du président]. Il faut avoir un débat, nous avons des clivages." À charge ensuite pour le "président de cette confédération" d'être "le chemin de la réconciliation entre ces sociologies" de droites, la modérée et la populaire.

"Le vrai défi, c'est de revenir au pouvoir en sachant quoi y faire"

Par ailleurs, Julien Aubert considère que l'espace entre Emmanuel Macron et l'extrême droite existe bel et bien. "La victoire [du président actuel] en 2017 a procédé d'une confusion sur la nature idéologique du macronisme", analyse le député du Vaucluse. Certains électeurs ont pu, selon lui, penser qu'Emmanuel Macron incarnait une nouvelle droite. Ce qu'il réfute. "Emmanuel Macron n'est pas encourageant pour la propriété, il taxe les propriétaires. Pour moi, la droite, c'est la défense de la propriété."

Rien ne sert, néanmoins, de "s'opposer pour s'opposer". Et Julien Aubert de prendre l'exemple de la réforme des retraites. "Le principe d'une retraite à points, pourquoi pas. En revanche, je vais regarder si au plan individuel on ne va pas aggraver des inégalités." Pour le député du Vaucluse, c'est en s'attachant aux détails et en étant force de propositions que la droite se reconstruira. "Le vrai défi, ce n'est pas forcément de revenir au pouvoir, même si cela peut paraître difficile à 8% [le score de LR aux dernières élections européennes], mais d'y revenir en sachant quoi y faire."

Chasse aux derniers parrainages

Julien Aubert et ses deux concurrents ont jusqu'au 13 août pour réunir les 1.311 parrainages de militants nécessaires pour se présenter. Le député du Vaucluse a indiqué avoir atteint le quota requis. "Mais il faut dépasser de 300 ou 400, car je n'ai pas le fichier et je ne sais si ces parrainage sont tous bons", a-t-il précisé. En effet, "une partie [d'entre eux] peut être écartée par la Haute Autorité en cas de doublons". Par ailleurs, il faut aussi assurer le panachage des fédérations : les soutiens doivent venir de 15 départements différents, et il ne peut y avoir que 131 parrains maximum par département. Ce qui explique que Julien Aubert, mais également Guillaume Larrivé, soient encore sur le pont en plein creux estival. "La pêche est compliquée puisque nous sommes en été, beaucoup de gens sont sur les routes et pas chez eux", a confié le député du Vaucluse.