Après la permanence du délégué général de LREM Stanislas Guerini, taguée dans la nuit de mercredi à jeudi, celles des députées LREM de Haute-Garonne Corinne Vignon et Monique Iborra ont été respectivement murée et recouverte de fumier par des agriculteurs jeudi soir, a constaté l'AFP.
Tags, parpaings, fumier
"Il y a eu deux tags sur les vitrines : 'la police tue' et 'non au Ceta'", traité controversé de libre-échange entre l'Europe et le Canada qui a été ratifié à l'Assemblée, a précisé à l'AFP l'entourage de Stanislas Guerini, également député de la troisième circonscription de Paris. L'élu a déploré, dans un tweet, ces tags sur sa permanence dans le 17ème arrondissement de la capitale qui "s'ajoutent à une série trop longue de lieux de démocratie endommagés".
Ma permanence sera toujours ouverte à celles et ceux qui veulent dialoguer.
— Stanislas Guerini (@StanGuerini) August 1, 2019
Les tags qui y ont été inscrits s'ajoutent à une série trop longue de lieux de démocratie endommagés. Je le déplore et continue d'avancer.
À Toulouse jeudi soir, peu avant minuit, une dizaine de parpaings ont été posés les uns sur les autres, condamnant la porte d'entrée à la permanence de Corinne Vignon. "C'est une opération symbolique, on ne casse rien. On est juste venu lui dire que si elle est sourde à nos appels, on ne voit pas l'intérêt à ce qu'elle continue à être députée", a affirmé à l'AFP Christian Mazas, président de la FDSEA 31. La Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles avait convié lundi les dix députés de Haute-Garonne pour une discussion autour du Ceta.
"Mais aucun n'est venu, alors à notre tour d'aller vers eux", lance Christian Mazas. "Cette députée, comme d'autres, a voté pour le Ceta, alors qu'il y a quelques mois, lors des états généraux de l'alimentation [la loi Egalim], ce sont les mêmes qui ont voté pour que la France élève son niveau de production, et que les agriculteurs français aient des normes à respecter plus exigeantes que dans d'autres pays." Toujours jeudi soir, la FDSEA 31 a déversé plusieurs tonnes de fumier devant la permanence de Monique Iborra, également députée de Haute-Garonne, ainsi que devant la préfecture, à Toulouse. Et promis de faire de même avec tous les députés ayant voté le Ceta.
2 tonnes de fumier devant l’immeuble où travaillent médecins dentistes et d’autres professions qui reçoivent du public , c’est aussi irresponsable qu’inutile . Dès demain j’interviendrai pour l’accès de l’immeuble soit rendu possible pour ceux qui y travaillent . pic.twitter.com/yUGDyMzk0E
— Monique Iborra (@MoniqueIborra) August 1, 2019
Une quinzaine de permanences prises pour cible
Cibles d'insultes ou de violences au plus fort de la crise des "gilets jaunes" cet hiver, les parlementaires sont de nouveau visés depuis plusieurs jours, en particulier les députés LREM ayant voté le 23 juillet en faveur de la ratification du Ceta. Une quinzaine de permanences de députés ou de locaux du parti ont été murés, tagués ou vandalisés ces derniers jours, suscitant une condamnation de l'ensemble de la classe politique.
La permanence de Rémy Rebeyrotte (Saône-et-Loire) avait été prise pour cible dès le lendemain du scrutin avec du fumier. Dans le Val-d'Oise, trois permanences de députés LREM ont été taguées en 24 heures. Celles de Guillaume Vuilletet, à Méry-sur-Oise, a été vandalisée dans la nuit de mardi à mercredi, tout comme celle de Cécile Rilhac, à Herblay-sur-Seine. "CETA vomir", "LREMERDE" ou encore "ACAB" ["All cops are bastards"] ont été bombés à la peinture noire sur la façade des bâtiments.
Mercredi après-midi, ce sont les locaux de Fiona Lazaar, à Argenteuil, qui ont été pris pour cible avec des slogans du même type. Le patron de LREM avait adressé samedi son soutien à Romain Grau, député LREM des Pyrénées-Orientales, dont la permanence a Perpignan avait été saccagée en marge d'une manifestation des "gilets jaunes" ainsi qu'à ses collègues Jean-Baptiste Moreau à Guéret (Creuse) et encore Barbara Bessot-Ballot à Vesoul (Haute-Saône). Il avait alors dénoncé dans un tweet des "actes de vandalisme intolérables".