Alors que plusieurs rixes entre jeunes ont endeuillé la région parisienne la semaine dernière, le gouvernement veut lutter contre le phénomène des affrontements entre bandes rivales. Lundi, les ministres de l'Intérieur, de la Justice et de l'Éducation se sont réunis pour décréter la mobilisation générale du gouvernement. Un plan de lutte contre les bandes rénové doit être adopté d'ici le 1er mai, ont-ils notamment annoncé dans un communiqué. Invitée mardi d'Europe 1, la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen ne s'est pas montrée convaincue par les annonces de l'exécutif et fustige un plan "faiblard".
"J'ai regardé ce qui est sorti de la réunion avec les préfets et les recteurs, et j'ai cru qu'ils évoquaient un plan de lutte contre les accidents domestiques pour les personnes âgées, tellement c'était faiblard", ironise-t-elle, estimant que les membres du gouvernement "n'ont pas compris". Ce plan prévoit notamment de recourir à des groupes locaux de traitement de la délinquance, sur le modèle de celui mis en place à Paris qui associe police, mairie et services éducatifs sous l'égide du parquet.
"On nous parle de publics fragiles, de sensibilisation, de prévention (...) mais on parle de bande d'assassins", insiste la présidente du RN, évoquant une "inflation" des rixes ces derniers mois. Pour la candidate à la dernière élection présidentielle, le principal problème est que le gouvernement ne s'attaque pas au problème des "zones de non-droit". Or, assure-t-elle, "l'immense majorité de la délinquance de rue" se produit dans ces zones.
"Il faut que nos gendarmes reçoivent des ordres clairs"
Sur Europe 1, Marine Le Pen, qui regrette qu'il n'y ait "pas de volonté politique", réclame donc une "augmentation des moyens qui sont accordés, notamment à la gendarmerie". "La gendarmerie est très compétente, ajoute-t-elle, encore faut-il leur demander de faire les choses (...), même les policiers nous disent régulièrement : 'Nous n'avons pas les ordres'."
"Il faut que nos gendarmes et policiers reçoivent des ordres clairs de la part des politiques", martèle donc la présidente du RN, appelant à "reconquérir ces zones de non-droit".