Quelques jours après sa démission surprise du gouvernement, Nicolas Hulot a procédé mardi à la passation de pouvoir avec son successeur François de Rugy. Dans son discours, il a indiqué que sa décision de quitter le gouvernement n'était "pas une forme de résignation", mais "le signal d'une nouvelle mobilisation".
"J'ai le cœur qui est triste, j'ai l'esprit libre, j'ai la conscience tranquille", a assuré l'ancien ministre, très applaudi avant son discours. "Le sens de ma décision, ce n'est pas de baisser les bras, mais de lever les yeux pour regarder la réalité en face, ne pas la fuir", a-t-il ajouté.
S'adressant à ses collaborateurs réunis dans la cour du ministère, Nicolas Hulot, très ému, n'a pu retenir ses larmes. "Je m'éloigne, mais je ne vous abandonne pas", a-t-il promis.
"Je m'éloigne mais je ne vous abandonne pas..." Nicolas Hulot s'exprime les larmes aux yeux pic.twitter.com/ChbVhTkTrs
— BFMTV (@BFMTV) 4 septembre 2018
"Mon geste est un geste d'espoir". "Mon geste est un geste d'espoir, il n'a pas éteint l'espoir : il l'a réveillé", a-t-il martelé, appelant à "oser l'utopie". Mais, a-t-il alerté, "nous vivons sur un seuil étroit de tolérance (...) les yeux rivés sur nos écrans nous nous éloignons de la chair du monde". Nicolas Hulot a toutefois regretté de n'avoir pas réussi "à combler cette ligne de faille entre deux cultures : l'économie et l'écologie".
Avant de passer la parole à son successeur, l'ancien animateur a cité une phrase attribuée à Bossuet : "nous sommes d'étranges créatures qui nous affligeons des effets mais continuons à adorer les causes".
"Je suis ici pour agir", promet Rugy. Prenant à son tour la parole, l'ancien président de l'Assemblée nationale François de Rugy a affirmé arriver au ministère "pour agir, avec méthode et détermination dans le temps". Entendant s'appuyer sur les réussites de son prédécesseur, il a rappelé que le président de la République avait été élu "sur une politique de transformation".
"L'écologie est une opportunité d'amélioration des conditions de vie de nos concitoyens (...) L'écologie est aussi une opportunité de meilleure santé, l'écologie est enfin une formidable opportunité économique. Et j'entends bien que l'on puisse faire marcher main dans la main l'économie et l'écologie", a-t-il encore déclaré, comme répondant au discours de son prédécesseur.
"Les défenseurs du statu quo ne voient pas mon arrivée dans ce ministère d'un bon œil", a estimé François de Rugy, avant d'ajouter : "je ne dévierai pas de la voie de la transformation écologique voulue par les Français".