Emmanuel Macron se rend jeudi matin sur la base aérienne 125 d'Istres, l'un des maillons de la dissuasion nucléaire, pour une adresse aux militaires très attendue, 24 heures après la démission fracassante du chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers.
Déjeuner avec les équipages "d'alerte". Le chef de l'Etat et des armées y sera notamment accompagné du général François Lecointre, le nouveau "CEMA", jusqu'à présent chef du cabinet militaire du Premier ministre. Après une présentation des Rafale, Mirage, AWACS et autres avions de ravitaillement qui participent à la composante aérienne de la force de dissuasion, une visite d'infrastructures sensibles et un déjeuner avec les équipages "d'alerte", Emmanuel Macron s'adressera au personnel de la base. Il "réitérera son soutien aux armées, rappellera qu'il a beaucoup d'ambitions pour elles dans un contexte international difficile tout comme ses engagements de campagne sur l'augmentation du budget de la défense", explique son entourage.
Contexte de restrictions budgétaires.Le chef de l'État s'est engagé à porter à 2% du PIB l'effort de défense d'ici à 2025 mais, en attendant, 850 millions d'euros d'économies leur ont été brutalement réclamés aux armées cette année, dans un contexte de restrictions budgétaires générales. "Cet effort obère-t-il la capacité des forces armées à mener l'opération Sentinelle sur le territoire national ? Absolument pas, il n'y aura pas un soldat en moins d'ici au 31 décembre 2017", assure cependant son entourage. "Rien ne changera non plus pour les opérations extérieures", poursuit-on de même source, évoquant un impact "sur les crédits d'équipement à long terme".
A l'issue de son allocution, Emmanuel Macron embarquera à bord d'un Boeing C135 qui ravitaillera des avions de combat en vol et le conduira jusqu'à Paris.
La veille à Arles. Mercredi soir, le président de la République s'est par ailleurs offert une parenthèse culturelle aux Rencontres de la photographie d'Arles, multipliant les bains de foule loin des tracas parisiens. Arrivé à bord d'un hélicoptère militaire, le chef de l'Etat, accompagné de la ministre de la Culture Françoise Nyssen, a d'abord visité le site de la Fondation Luma, en périphérie de la vieille ville. La Fondation y fait construire une haute tour à multiples facettes métalliques qui abritera, à compter de 2019, lieux d'expositions et espaces de rencontres sur plusieurs milliers de mètres carrés.
Bains de foule pour Macron. Elle y expose aussi, à l'occasion de l'édition 2017 des Rencontres d'Arles, les "archives vivantes" de l'Américaine Annie Leibovitz, photographe des stars et star de la photographie, rapidement visitée par Emmanuel Macron. Ce dernier a ensuite rejoint la place de la République, au coeur de la vieille ville, visitant une seconde exposition, "Looking for Lenin", et se prêtant à de multiples bains de foule, entre acclamations, applaudissements et selfies. Plusieurs centaines de personnes étaient présentes. Toujours très populaire avec 66% de bonnes opinions en juillet, le président a cependant perdu 3 points de bonnes opinions en un mois.