Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a été bousculé lundi matin à son arrivée lors d'un déplacement à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, et a essuyé des jets d’œufs d'opposants à la loi Travail, dont il a dénoncé la "violence" et "l'agressivité".
CGT et PCF. Emmanuel Macron se rendait dans la municipalité communiste pour dévoiler un timbre célébrant le 80e anniversaire du Front Populaire. Plusieurs dizaines de manifestants de la CGT et du PCF l'attendaient devant la Poste, où ils avaient déployé une banderole "Plutôt en grève qu'en costard" et scandaient "Ni chair à patron ni chair à matraques. Retrait, retrait de la loi Travail".
"Shampoing aux oeufs". A son arrivée, le ministre de l'Economie a été bousculé et a reçu des œufs, alors que des militants lui intimaient "casse-toi !". "Je ne parle pas d'un texte de loi avec des œufs et des coups de bâton", "ils n'écoutent rien, ils invectivent", a-t-il répliqué, ajoutant qu'il préférait se faire lui-même des shampoings aux œufs. Emmanuel Macron a ensuite dit vouloir honorer la Poste et le Front populaire, "loin de la violence et de la bêtise".
Des "agitateurs professionnels". A la fin de sa visite, le ministre de l'Economie a dénoncé "les comportements inacceptables" d'"agitateurs professionnels". "Il y avait des femmes et des hommes qui étaient là pour insulter, pour frapper", a-t-il estimé. Emmanuel Macron a "condamné profondément ces agissements mais ils n'ont aucun impact sur moi, sur ma détermination".
PCF : "ce ne sont pas nos méthodes". Le PCF a assuré qu'il "n'utilisait pas ce genre de méthodes" tout en soulignant que "la colère sociale est grande" et que "le gouvernement doit cesser les provocations". "En se rendant à Montreuil pour inaugurer un timbre sur le Front populaire, Emmanuel Macron a encore voulu faire un coup de com' [...] On ne discute pas avec des œufs, nous (les communistes) n'utilisons pas ce genre de méthodes mais on ne discute pas non plus à coup de 49-3", a déclaré un responsable du Parti communiste français.
Au Sénat le 13 juin. Le projet de loi Travail, contesté dans la rue depuis plusieurs semaines, sera débattu au Sénat à partir du 13 juin. Le Premier ministre, Manuel Valls, a promis qu'il ne céderait pas sur le fond, estimant que "reculer serait une faute politique".