Au lendemain de la démission de Pierre de Villiers, Emmanuel Macron s'est adressé aux armées sur la base militaire d'Istres pour leur assurer que le budget 2018 de la Défense serait augmenté.
En délicatesse auprès de l'Armée après la polémique sur le budget de la Défense qui l'a opposé à l'ex-chef d'état-major Pierre de Villiers et a conduit ce dernier à démissionner mercredi, Emmanuel Macron a multiplié jeudi les hommages aux militaires sur la base militaire d'Istres. En présence du général François Lecointre, le nouveau chef d'état-major, il s'est adressé aux forces armées.
Budget en hausse en 2018. "Je sais ce que la Nation vous doit", a commencé par assurer le chef de l'État. Il a ensuite tenu à rassurer les armées sur les moyens qui leur seront alloués dans le futur. "Je veux que vous ayez les moyens de vos missions", a-t-il dit, réaffirmant que le budget de la Défense sera porté à 34,2 milliards d'euros en 2018 et précisant qu'"aucun budget autre que celui des armées ne sera augmenté" l'année prochaine. Il a également réaffirmé sa volonté de porter l'effort de défense à 2% du PIB d'ici à 2025.
"Ce sont des engagements que j'ai pris et que je tiendrai", a-t-il martelé, soulignant que "dans les dernières années, il n'y a jamais eu une telle augmentation de 1,8 milliard d'euros du budget des armées". Quant aux polémiques sur les économies demandées en 2017, qui ont conduit au départ du général de Villiers, "nous méritons collectivement mieux qu'un tel débat", a dit le président.
"Je n'accepterai aucun discours de défaite". Pour Emmanuel Macron, "le premier élément, c'est d'avoir une stratégie diplomatique, militaire, capacitaire", objet d'une réflexion "qui sera conduite dans les prochaines semaines sous l'autorité de la ministre des Armées" Florence Parly, à ses côtés lors de cette visite à Istres. Celle-ci, a-t-il précisé, doit lui rendre ses conclusions "à l'automne". En 2017, a-t-il encore assuré, "le montant de la loi de finances initiale sera respectée" et s'il y a "une contribution des armées à la solidarité nationale", à hauteur de 850 millions d'euros, "ces décisions de gestion (...) n'auront aucun impact, ni sur la stratégie, ni sur les capacités, ni sur l'effort" de défense. "Je n'accepterai aucun discours de défaite en la matière, ils ne sont pas à la hauteur des armées et de ce que vous êtes", a encore asséné le chef de l'État et des armées.
Révision de l'opération Sentinelle. Par ailleurs, Emmanuel Macron a annoncé jeudi que l'opération Sentinelle, grâce à laquelle 7.000 militaires patrouillent dans les rues pour assurer la sécurité, serait révisée sur la base d'un rapport du nouveau chef d'état-major des armées (CEMA). "J'ai demandé, sous l'autorité de la ministre, à ce qu'une réflexion en profondeur, que le CEMA aura à me présenter, soit conduite pour l'automne qui permettra de réviser les modalités de l'opération Sentinelle", a-t-il expliqué. Le maintien de cette opération coûteuse dans un contexte budgétaire restreint et une sur-utilisation des forces armées est contesté, d'autant plus que les militaires estiment constituer des cibles pour les attaques djihadistes.