Emmanuel Macron s'est dit opposé à l'exploitation des gaz de schiste et aux forages en mer et s'est engagé à nommer un "médiateur" dans le dossier Notre-Dame-des-Landes, lors d'un entretien filmé sur Facebook organisé jeudi par le Fonds mondial pour la nature (WWF). Le candidat d'En Marche! à la présidentielle, qui était le premier à se soumettre aux questions de l'ONG de défense de l'environnement, a jugé nécessaire "une vraie stratégie sur la sortie des fossiles" pour être "cohérent" avec l'accord de Paris sur le climat.
Fermetures des centrales à charbon. "Je n'en donnerai plus", a-t-il dit au sujet des permis d'exploitation d'hydrocarbures (gaz ou pétrole), notamment pour des forages pétroliers au large de la Guyane ou pour des recherches de gaz de schiste dans l'Hexagone. L'ex-ministre de l'Économie, qui répondait à des questions envoyées au WWF par des internautes, s'est aussi engagé à fermer la poignée de centrales à charbon encore en activité en France avec "des mesures d'accompagnement" pour l'emploi local. Sur le projet controversé d'un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, Emmanuel Macron s'est montré ouvert à l'étude d'une modernisation de l'aéroport actuel.
Un médiateur pour NDDL. "Aujourd'hui, on ne lancerait pas un projet du type de Notre-Dame-des-Landes", a-t-il concédé, tout en disant ne pas vouloir "écarter" le résultat de la consultation publique de l'an dernier, qui a débouché sur un avis favorable au projet. Dans les six mois suivant son éventuelle élection à l'Elysée, il a dit vouloir nommer "un médiateur" pour qu'on "regarde en parallèle (...) le projet Nantes-Atlantique", l'actuel aéroport qui pourrait être modernisé. Dans ce dossier, le candidat souhaite "une dernière fois, regarder les choses" en termes "économiques, environnementaux, d'empreinte carbone, de capacité à développer". Il a catégoriquement écarté l'idée d'une évacuation de militants opposés à un nouvel aéroport : "Je ne veux pas d'évacuation (...) Il n'y aura pas de brutalité."
Réduire l'électricité d'origine nucléaire. Au sujet de la production électrique du pays, l'ex-ministre de l'Économie a dit vouloir garder le cap de la loi sur la transition énergétique qui prévoit notamment une forte baisse de la part du nucléaire. "Il n'est pas bon d'avoir 75%" de l'électricité d'origine nucléaire, a-t-il jugé. Mais s'il a annoncé vouloir "se mettre sur le trajectoire de 50%" de nucléaire à l'horizon 2025, il n'a rien dit sur la fermeture de centrales, en plus de celle, prévue, de Fessenheim.