Emmanuel Macron va s'exprimer devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles, lundi 3 juillet. Cette intervention se déroulera la veille de la déclaration de politique générale que doit prononcer le Premier ministre Edouard Philippe devant le Parlement le lendemain, le 4 juillet. Pour beaucoup d'observateurs, cette annonce est perçue comme une démonstration de force du président.
"Emmanuel Macron doit faire ses preuves. Il a besoin d’asseoir de façon très nette son leadership et de marquer le territoire des uns et des autres. C’est à lui de définir la place relative dans laquelle il veut mettre le Premier ministre, le gouvernement, et le Parlement", a déclaré le philosophe Marcel Gauchet, invité mercredi soir au Club de la presse d'Europe 1.
"L'idée d'un rapport direct n'est pas absurde." Pour le philosophe, cette volonté présidentielle de s'exprimer devant le Parlement se justifie par "la nouveauté de la situation" politique. "Il faut replacer les choses dans la nouveauté de la situation. Emmanuel Macron a un problème de définition de sa politique, il n’est pas inutile qu’il en dise plus. Il ne connaît pas vraiment son Premier ministre, ni la plupart de ses députés. On est donc dans une situation générale où l’idée d’un rapport direct avec un Parlement qui ne connaît pas son président n’est pas absurde", a analysé Marcel Gauchet.
"Il ne faut pas tirer des conclusions hâtives." Le philosophe estime cependant qu'il ne "faut pas tirer des conclusions définitives". "Ce que nous ne pouvons pas savoir si c’est la définition d’un style qui va rester une ligne constante ou si c’est une situation conjoncturelle qui va progressivement revenir à la normale. Il ne faut pas tirer des conclusions définitives et hâtives qui seront démenties ces prochains mois. Soyons au moins prudent et essayons d’entrer dans la logique très particulière d’Emmanuel Macron. C’est un bizuth de la présidence", a conclu Marcel Gauchet.