"Je ne vais pas boycotter le Congrès". Invité d'Europe 1 Week-end dimanche, Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat affirme qu'il sera présent lundi à Versailles pour assister au discours d'Emmanuel Macron devant le Parlement réuni en Congrès.
"Notre rôle est d'être à Versailles". "Nous sommes des élus Républicains et notre rôle est d'être à Versailles demain [lundi, ndlr], j'y serai et je répondrai d'ailleurs au président à la tribune", indique Bruno Retailleau au micro d'Europe 1, dimanche matin, en masquant une pique aux députés de la France insoumise qui ont décidé de boycotter le rendez-vous "du monarque", mais aussi aux quelques hommes des LR, notamment Fabien Di Filippo, Pierre Cordier et Julien Dive qui ont annoncé d'ores et déjà leur absence.
Quoi qu'il en soit, la réponse que compte donner Bruno Retailleau à Emmanuel Macron se fera sans la présence du principal intéressé, comme le veut la Constitution [depuis la révision constitutionnelle de 2008 voulue par Nicolas Sarkozy, le chef de l'État peut prendre la parole devant les deux chambres du Parlement réunies et "sa déclaration peut donner lieu, hors sa présence, à un débat qui ne fait l'objet d'aucun vote", ndlr].
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La "solitude" d'Emmanuel Macron. "Un de mes axes de réponse sera l'exercice très solitaire du pouvoir d'Emmanuel Macron : je pense qu'il doit prendre garde, car la solitude éloigne et c'est ce que ressentent les Français. (...) Il ne faut pas confondre la verticalité et le vertige, la réaffirmation d'une autorité et l'exaltation de la fonction présidentielle. Je pense qu'Emmanuel Macron ne sait pas bien quelle ligne suivre, on sent que la solitude lui donne, à certains moments, le vertige", assène le président du groupe LR au Sénat.
Un discours trop ritualisé. Une façon d'exercer le pouvoir dont ce discours semble devenir le symbole à en croire Bruno Retailleau : "Le discours du président à Versailles devant le Parlement en Congrès [qui réunit les députés et les sénateurs, ndlr] est sans doute trop ritualisé. L'objectif n'est pas de le faire tous les ans sinon il va perdre de son sens, malheureusement. Mais on voit bien que le moment est important : en un peu moins d'un an, les Français sont passés de l'espoir lors de son élection, à un doute. Et il faut que se doute Emmanuel Macron puisse le lever, notamment pour expliquer, donner du sens à sa politique".
Si le moment est important, et s'il est du devoir des parlementaires d'être présents, Bruno Retailleau sera en revanche absent du traditionnel déjeuner pré-discours auquel il est convié, tout comme les autres ténors LR : Christian Jacob, Annie Genevard et Marc Le Fur : "Je préfère me concentrer sur ma réponse plutôt que d'aller aux libations avant le Congrès", se défend le président du groupe LR au Sénat.