Le président français Emmanuel Macron a exhorté mardi le Rwanda à "cesser tout soutien" aux rebelles congolais du M23 dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) et à "retirer ses forces" du pays, promettant d'essayer de "convaincre" Kigali.
"La France ne transigera jamais sur l'intégrité territoriale et la souveraineté de la République démocratique du Congo", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse commune avec son homologue congolais Félix Tshisekedi, en visite à Paris.
Le chef de l'État français a évoqué un "engagement" du président congolais à "mettre fin aux agissements des FDLR", des rebelles hutu rwandais dont la présence depuis 30 ans dans l'est de la RDC est dénoncée par le Rwanda . "Nous sommes avec plusieurs autres alliés à vos côtés, vous le savez, pour mettre en œuvre cette avancée", a-t-il ajouté.
"Si on arrive à réenclencher un tel processus, la confiance se crée"
Cet engagement a "de la valeur vis-à-vis des Rwandais que je me fais fort de convaincre d'un retrait en parallèle de leurs forces qui n'ont rien à faire sur le sol congolais", a martelé Emmanuel Macron, s'engageant à rappeler le président rwandais Paul Kagame "dans les prochains jours". "Si on arrive à réenclencher un tel processus, la confiance se crée", a-t-il estimé.
Le président français a évoqué un séquençage qui verrait donc "désarmement et encadrement" des FDLR d'une part "et retrait des forces rwandaises qui sont sur le sol congolais" d'autre part, "puis désarmement du M23 et processus d'accompagnement".
Un hommage rendu pour appuyer le soutien français par le président de la RDC
Saluant la médiation angolaise, il a dit souhaiter "que d'ici à la fin de l'été, nous puissions avoir des initiatives pleinement conclusives pour sortir de la situation que vous connaissez depuis trop de temps". Il n'a toutefois pas évoqué clairement des sanctions contre le Rwanda, que réclamait la RDC .
En retour, Félix Tshisekedi a rendu un hommage appuyé au soutien français. "Ce qui a le plus retenu notre attention" lors de cette rencontre à Paris, "c'est l'engagement encore plus grand de la France aux côtés du peuple congolais" pour trouver une issue au conflit qui ravage l'est de la RDC, a-t-il lancé. Il a estimé que son pays pouvait "compter sur la France, qui sera à (ses) côtés pour trouver" la paix, en ajoutant qu'une "lueur d'espoir pointe à l'horizon". Il a cependant précisé qu'il ne "sera possible de discuter" avec le Rwanda qu'une fois que son armée "aura quitté" la RDC.