C'est une plaisanterie qui a fait bondir de nombreux commentateurs. Mardi, en marge de son discours devant les étudiants de Ouagadougou, Emmanuel Macron s'est permis d'interpeller et de tutoyer le président burkinabé qui s'éclipsait pour satisfaire un besoin pressant : "Reste là ! Du coup, il est parti réparer la climatisation", a-t-il ainsi lancé devant une assemblée hilare. Un comportement "à la limite du racisme" a notamment dénoncé Nicolas Dupont-Aignan, le président de Debout la France, sur notre antenne. L'écrivain Leïla Slimani, qui accompagnait le président de la République pour sa tournée africaine, a tenu pour sa part à replacer cette scène dans son contexte. "Je ne l'ai pas vécu comme un manque de respect", assure-t-elle vendredi au micro d 'Europe 1.
"Personne n'a perçu ce qui a été perçu ensuite". "S'il y avait eu la moindre condescendance, le moindre paternalisme, je me sentirais libre de vous le dire parce ça m'aurait heurté, mais quand le lendemain matin je me suis réveillée et que j'ai vu ça, je n'ai pas compris", rapporte celle qui a été nommée représentante personnelle d'Emmanuel Macron pour la francophonie. "Pour avoir passé deux heures et demie dans la salle, pour avoir passé la soirée avec des étudiants, vraiment, nous là-bas, sur le coup, personne n'a perçu ce qui a été perçu ensuite sur les réseaux sociaux".
Surtout, l’écrivain souhaite rapporter un détail sur cet épisode qui a été généralement omis : "Il faut ramener un élément de conteste dans cette histoire, et que personne n'a dit, c'est qu'au début du discours, il y a un climatiseur, au-dessus de ma tête, qui a pris feu et qui a mis le feu à un câble d'un projecteur installé par un journaliste. Il y a une espèce d'odeur de brûlé qui s'est rependue, qui a fait un peu peur à tout le monde, et ensuite tout le monde a beaucoup rigolé", raconte-elle.
"Je ne veux pas m'occuper de l'électricité au Burkina Faso". Emmanuel Macron avait été questionné à la fin de son discours par une étudiante sur l'approvisionnement en électricité de l'université de Ouagadougou, et le fonctionnement de la climatisation, à la veille de l'inauguration d'une nouvelle centrale électrique. "Vous m'avez interrogé comme si j'étais le Président du Burkina Faso ! Interrogez-vous sur le sous-jacent psychologique qu'il y a derrière votre interpellation [...]. Quelque part, vous me parlez comme si j'étais toujours une puissance coloniale. Mais moi je ne veux pas m'occuper de l'électricité dans les universités au Burkina Faso. C'est le travail du président", lui avait lancé le chef de l'Etat, tandis qu'au même moment, le président Roch Marc Kaboré s'éclipsait. Emmanuel Macron de l'interpeller alors, en le tutoyant et sous les rires de l'assistance : "Du coup, il s'en va. Reste là ! Du coup, il est parti réparer la climatisation".