"Apprendre à gouverner différemment" : Emmanuel Macron a pris acte mercredi des "fractures" montrées par le résultat des législatives et assuré vouloir "bâtir des compromis" avec ses opposants, appelés à la "transparence" et la "responsabilité". En revanche, dans cette allocution télévisée de huit minutes depuis l'Élysée, le chef de l'État a estimé qu'un gouvernement d'union nationale, hypothèse qu'il a semblé tester auprès de plusieurs dirigeants reçus mardi et mercredi, n'était "pas justifié à ce jour". "Aucune force politique ne peut aujourd'hui faire les lois seule", un "fait nouveau", a déclaré le président de la République.
"Compromis"
Ainsi, "nous devons apprendre à gouverner et légiférer différemment", a-t-il ajouté, usant de nombreuses fois du mot "compromis". "J'entends et je suis décidé à prendre en compte la volonté de changement que le pays a clairement demandée", a dit Emmanuel Macron. "Il faudra bâtir des compromis, des enrichissements, des amendements, mais le faire en toute transparence, à ciel ouvert si je puis dire, dans une volonté d'union et d'action pour la nation", a-t-il détaillé.
Le président s'est adressé aux groupes d'opposition, de la Nupes au RN en passant par LR, leur demandant "de dire en toute transparence jusqu'où ils sont prêts à aller". Emmanuel Macron a aussi rappelé que les élections législatives avaient "fait de la majorité présidentielle la première force", prévenant de sa détermination à "ne jamais perdre la cohérence du projet que vous avez choisi en avril dernier", à sa réélection.
Des mesures sur le pouvoir d'achat dès cet été
Emmanuel Macron a encore confirmé que, "dès cet été", il faudra prendre "une loi pour le pouvoir d'achat et pour que le travail paie mieux, les premières décisions pour aller vers le plein emploi, des choix forts sur l'énergie et le climat, des mesures d'urgence pour notre santé, qu'il s'agisse de notre hôpital ou de l'épidémie".
"Nous commencerons à bâtir cette méthode et cette configuration nouvelle" à son retour du sommet européen de jeudi et vendredi à Bruxelles, a-t-il poursuivi alors qu'il s'engage jeudi dans un marathon diplomatique qui, au-delà de ce sommet, le conduira aussi à un sommet de l'Otan et à un sommet du G7.