L'opposition de tous bords a critiqué mercredi les propos d'Emmanuel Macron sur les aides sociales, tenus dans une vidéo diffusée mardi, estimant qu'"un président ne devrait pas dire ça". Outre cette référence à l'ouvrage qui avait marqué la fin du quinquennat de François Hollande, la cheffe de file des députés PS Valérie Rabault a jugé sur RFI "les propos et le ton pas adaptés à un président de la République française".
"Macron flatte les égoïsmes". Dans une vidéo publiée mardi sur Twitter par sa directrice de la communication et relayée sur le compte du chef de l'État, ce dernier regrette qu'"on mette un pognon de dingue dans les minima sociaux" et que "les gens pauvres restent pauvres". "On doit avoir un truc qui permet aux gens de s'en sortir", plaide-t-il.
"Macron flatte les égoïsmes et surfe sur les clichés (...) afin de promouvoir une politique libérale qui ne fera qu'accroître la détresse et pauvreté", a également dénoncé le Premier secrétaire du PS Olivier Faure. "Le Président a un problème avec les pauvres et cela commence à se voir de plus en plus", juge de son côté la maire PS de Lille Martine Aubry. "Sous le mépris glaçant de ses propos : ce qu'il souhaite, c'est défaire méthodiquement tous les acquis obtenus depuis la Libération et le Conseil national de la Résistance", a-t-elle dénoncé dans un communiqué.
Ma réponse suite aux propos du Président #Macron sur les minima sociaux. pic.twitter.com/LR6znP2sL9
— Martine Aubry (@MartineAubry) 13 juin 2018
"Monsieur Macron, ce qui coûte un 'pognon de dingue', c'est vous et vos cadeaux aux ultra-riches. Il y a une solution simple pour en finir avec la pauvreté. Elle s'appelle le partage des richesses", a proclamé sur Twitter le chef de file de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, tandis que Benoît Hamon a lui rappelé que "La solidarité, ça n'est pas l'aumône".
Monsieur #Macron, ce qui coûte un « pognon de dingue », c’est vous et vos cadeaux aux ultrariches.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 13 juin 2018
Il y a une solution simple pour en finir avec la pauvreté. Elle s’appelle le partage des richesses.
Vous faites exactement l’inverse.#AidesSocialeshttps://t.co/X6bXnLMWIV
Mais les critiques ne se sont pas fait entendre qu'à gauche. Emmanuel Macron "fait, comme tous les ultralibéraux, porter la responsabilité de la pauvreté, du chômage, sur les chômeurs et les pauvres", a lancé sur BFMTV et RMC la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen.
"Une mise en scène", pour LR. Plusieurs dirigeants LR ont critiqué les propos présidentiels sur la forme, bien qu'ils partagent une partie du constat sur le fond. "C'est une mise en scène", pour le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau. "On a effectivement énormément d'aides sociales et elles ne sont pas suffisamment réorientées vers la reprise de l'emploi", a-t-il estimé, sur Public Sénat, distinguant au passage "les mots" du Président, des "actes qui sont posés". "On est dans la continuité du 'sans-dents' de François Hollande avec la théâtralisation en plus", a jugé la porte-parole LR Laurence Sailliet sur BFMTV. "Un président ne peut pas dire ça".
La ministre du Travail Muriel Pénicaud est quant à elle monté au créneau pour défendre le chef de l'État. Dans un "langage parlé, de sincérité", le président dit "quelque chose d'essentiel, qu'il vaut mieux prévenir que guérir", a-t-elle argumenté sur Franceinfo.