Marine Le Pen et Emmanuel Macron ont affiché mercredi leurs divergences sur l'écologie, la première accusant le second d'être "climatohypocrite" tandis qu'elle était traitée de "climatosceptique". "Votre projet est très transparent, vous êtes climatosceptique", a déclaré le président candidat en s'adressant à son adversaire du RN au cours du débat avant le second tour.
"Vous êtes le pire de l'écologie punitive"
"Je ne suis pas climatosceptique en aucun cas, mais vous, vous êtes un peu climatohypocrite (...) Vous êtes le pire de l'écologie punitive" qui est "d'une grande violence pour les classes moyennes et modestes", a-t-elle répondu. Mme Le Pen s'est déclarée favorable à "la transition" écologique mais il faut qu'elle soit "beaucoup moins rapide que ce qu'on impose aux Français".
Donnant la priorité au nucléaire, elle a jugé "regrettable" le recours au solaire et à l'éolien, qui est "le pire" car "il est en même temps une absurdité écologique" et "économique".
"Madame Le Pen... vous rigolez"
Mais pour Emmanuel Macron, "il n'y a pas de stratégie de sortie des énergies fossiles qui passe par le tout nucléaire". Il est donc nécessaire d'"investir dans le renouvelable" en développant "des filières industrielles" en France.
Au cours d'un échange plus musclé, Marine Le Pen a ironisé sur le fait que son adversaire voulait mettre des éoliennes en mer "partout, sur toutes les côtes, sauf en face du Touquet", la station balnéaire du Pas-de-Calais où le couple Macron possède une résidence secondaire. "Madame Le Pen...", "vous rigolez", a réagi Emmanuel Macron d'un air outragé.
Selon le maire de Touquet Daniel Fasquelle (LR), interrogé mercredi soir par l'AFP, "il y a un projet ancien d'un parc éolien face aux plages de Berck au Touquet contre lequel je lutte depuis 2007. J'ai interpellé Macron à ce sujet et je lui ai écrit pour lui demander de s'engager à ne pas revenir sur ce projet quand il a annoncé 50 parcs éoliens marins au début de sa campagne. Il ne m'a pas répondu encore".
Le candidat LREM a accusé son adversaire d'"incohérence" en proposant "la plus grosse subvention aux hydrocarbures possible puisque vous baissez la TVA sur ces derniers" alors qu'ils sont "une énergie fossile très polluante".