Les agressions visant les maires augmentent. 3:21
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Antoine Terrel
Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur révélés par le "Journal du dimanche", 233 maires ont été agressés en France depuis le début de l'année. Au micro d'Europe 1, le sénateur LR Philippe Bas explique pourquoi il demande au gouvernement un plan pour la sécurité des élus. Et réclame des instructions plus fermes. 
INTERVIEW

Le phénomène inquiète la classe politique, et plus particulièrement les élus locaux. Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur révélés par le Journal du dimanche, 233 maires ou adjoints ont été agressés depuis le début de l'année. Un chiffre supérieur à celui de 2019 à la même époque de l'année. Face à cette situation, le sénateur LR Philippe Bas a écrit jeudi au Premier ministre Jean Castex pour lui demander un "plan pour la sécurité" des élus. Au micro d'Europe 1, il réclame des "instructions très fermes". 

Ce phénomène d'augmentation des violences contre les maires n'est pas nouveau, rappelle le sénateur. "L'année dernière, à la suite de la mort du maire de Signes, nous avions fait une grande enquête auprès de tous les maires de France, et on a pu percevoir que le phénomène de l'insécurité des maires, les agressions, les menaces, les insultes ne cessaient de s'aggraver", explique Philippe Bas, y voyant "quelque chose de très grave". 

"Il faut qu'on conforte les moyens d'action du maire"

À l'époque, les élus menant l'enquête avaient formulé douze recommandations, et "le gouvernement en a pris en compte certaines", rappelle encore l'invité d'Europe 1, qui voit aujourd'hui "deux choses à faire". Premièrement, développe-t-il, "mieux protéger le maire, et ça veut dire des instructions dont on vérifiera l'application". Car l'élu note que les agressions ne sont parfois pas suivies de sanctions. "Ces dernières semaines, il y a eu trois agressions très violentes, dont la dernière dans la Manche. Le maire a porté plainte... Classement sans suite."

Philippe Bas réclame donc des "instructions très fermes" aux préfets et aux procureurs, mais également que les préfets mettent en place "un système de soutien permanent aux maires pour que dès qu'il y a une agression, le préfet puisse se mettre à la disposition du maire pour le soutenir". Et de marteler : "Il faut absolument qu'on conforte les moyens d'action du maire (...) au lieu que ça soit un parcours du combattant pour faire sanctionner une infraction". 

"Il faut que nos recommandations n'ayant pas été mises en oeuvre le soient rapidement", dit encore l'élu LR, qui demande "d'urgence" un plan gouvernemental. Selon lui, l'augmentation du nombre d'agressions est notamment dû à "un climat de contestation de l'autorité qui ne fait que s'aggraver, et qui s'alimente, de concession en concession, par un laxisme qui me parait excessif".