Le dernier baromètre du Cevipof illustre un regain de confiance des Français dans l'action de leur élus, au premier rang desquels les maires. Une amélioration de la relation entre gouvernants et population, qui ne masque pas un regard acerbe des sondés sur la gestion de la crise actuelle par l'exécutif, plus qu'ailleurs en Europe.
Gestion des confinements, distribution des masques, organisation de la vaccination… La crise du Covid-19, qui dure depuis maintenant près d'un an, a fait évoluer le regard des Français sur des élus condamnés à exercer leurs responsabilités au temps du virus. C'est ce que révèle le baromètre annuel du Cevipof, le Centre de recherches de Sciences Po, publié lundi : même si la défiance envers les gouvernants reste majoritaire, le niveau de confiance à l'égard des institutions a nettement remonté au cours de l'année écoulée. Est-ce le symbole d'un lien renoué entre gouvernants et gouvernés ?
Le maire, champion des élus
Aussi étonnant que cela puisse paraître, tous les indicateurs sont en hausse. 37% des Français font ainsi confiance au président de la République, soit 7 points de plus que l'an dernier. Ce chiffre est de 35% pour le gouvernement (+8 points en un an). Mais ce sont les institutions locales, comme les conseillers régionaux et départementaux, qui tirent leur épingle du jeu démocratique. Dans ce sondage, le maire est en tête avec 65% de confiance.
"Les collectivités locales et les élus de proximité, et en particulier les maires, incarnent aux yeux des Français la politique au réel", atteste Bruno Cautrès, chercheur au Cevipof. "Ils ont beaucoup géré concrètement cette crise et sont beaucoup montés au créneau pour la vaccination et la fourniture des maires. N'oublions pas que pour beaucoup de Français, les premiers masques mis à disposition ont été distribués par les régions et les mairies."
Un gouvernement critiqué
Il y a donc un regain de confiance envers les élus, mais celui-ci semble être en trompe-l'œil. Dans ce baromètre, on revient à des niveaux équivalents à ceux d'il y a quatre ou cinq ans, avant la crise de confiance symbolisée par le mouvement des "gilets jaunes", né à l'automne 2018.
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Il faut donc relativiser ces indicateurs qui s'améliorent. Ça ne veut pas dire que les Français valident le contenu des actions. On le voit très bien à travers cette question posée dans l'étude : "Le gouvernement gère-t-il bien la crise ?" Avec 37% d'avis favorables, on est loin des scores de nos voisins européens, puisque 48% des Britanniques et même 56% des Allemands approuvent l'action de l'exécutif sur un sujet qui éclipse tous les autres depuis un an.