Les leaders de la gauche radicale espéraient une "marée populaire", mais la manifestation du 26 mai n'a pas mobilisé à hauteur de leurs attentes. "C'est pas une marée d'équinoxe, ce n'est pas les grandes eaux que l'on pouvait espérer. Je n'ai pas assez de pratique du métier pour réussir à déguiser ça", a avoué mardi François Ruffin, député La France insoumise de la Somme, au micro de la matinale d'Europe 1.
Une montée rapide des mécontentements. Le défilé parisien, qui a réuni plusieurs syndicats et partis politiques, a vu manifester entre 21.000 et 80.000 personnes, selon que l'on prenne les chiffres de la préfecture ou des organisateurs. "Ça n'est pas un échec", veut toutefois relativiser l'élu. "Nous ne sommes qu'un an après l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron, et il y a déjà ça. Il a fallu attendre quatre ans sous François Hollande".
Lutter contre la résignation. Surtout, François Ruffin attribue la faiblesse de la mobilisation à une certaine désillusion de la part des électeurs, malgré la grogne suscitée selon lui par les réformes du gouvernement. "Je vois un grand fossé dans la société française entre le sentiment d'injustice répandu par cette politique […] et la faiblesse de la mobilisation", relève-t-il. "Mon adversaire c'est la finance, mais c'est surtout l'indifférence", soutient le député. "Aujourd'hui, ce qu'il y a dans le cœur des gens, […] c'est surtout un vaste sentiment d'impuissance, que l'on ne peut plus rien sur nos vies et encore moins sur notre destin commun. C'est contre cela qu'il faut lutter". Mais, avertit l'élu, "c'est un combat dans la durée".