Manifestations : vifs échanges entre Cazeneuve et les députés FN

L'Assemblée a été le théâtre d'un vif échange entre Bernard Cazeneuve et Marion Maréchal-Le Pen, jeudi. © AFP
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avec AFP , modifié à

Les dernières manifestations et violences contre la loi Travail ont donné lieu à une vive passe d'armes entre Bernard Cazeneuve et les députés FN. 

Les députés FN Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard et le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve se sont vivement opposés jeudi à l'Assemblée nationale au sujet des violences en marge des manifestations anti-Loi Travail, au lendemain de la demande de démission du ministre par le FN .

La charge de Marion Maréchal-Le Pen. "Centres-villes livrés à des émeutiers", "saccages" et "policiers blessés": "la dure réalité tranche avec votre discours de satisfaction quant au résultat et à l'efficacité de l'état d'urgence", a lancé la benjamine de l'Assemblée au ministre, à l'occasion des débats sur la troisième prorogation de ce régime d'exception. "Vous n'avez de cesse de rendre hommage à nos forces de l'ordre. Qu'attendez-vous pour les protéger réellement ?", a ajouté l'élue du Vaucluse, au lendemain de manifestations de policiers pour dénoncer une "haine anti-flics", avec le soutien de plusieurs élus de droite et d'extrême droite place de la République, à Paris. 

"Vidé de sa substance, banalisé, l'état d'urgence semble être davantage devenu une arme médiatique pour le gouvernement qu'un blouclier protégeant les Français efficacement", a-t-elle encore déclaré, expliquant qu'elle n'était pas contre sa prolongation pour deux mois mais qu'elle attendait que le ministre "stoppe la chienlit qui prospère". 

La réponse du ministre de l'Intérieur. Bernard Cazeneuve a levé le ton pour lui répondre, reprochant à Marion Maréchal-Le Pen de venir "donner des leçons de fermeté et de sécurité" et aux élus FN d'avoir voté contre les lois antiterroristes notamment. "Votre présidente de parti (Marine Le Pen) a demandé hier (mercredi) ma démission", mais "compte tenu de ce que sont ses actes, ses propos, compte tenu aussi de ce que sont les propos manipulatoires de toutes les organisations d'extrême droite", "non seulement je ne démissionnerai pas, mais je combattrai ce que vous faites et ce que vous dites", a-t-il tonné.

La réplique de Collard, la fin de non-recevoir de Cazeneuve. Gilbert Collard est ensuite monté au créneau, trouvant le ministre "pas à la hauteur de l'état d'urgence". "Le vêtement est trop grand pour vous, et vous disparaissez sous les loques de l'état d'urgence", a clamé l'élu du Gard, expliquant aussi que les lois antiterroristes sont à ses yeux "liberticides" et "ne protègent pas". Il a aussi reproché au ministre, qu'il a rebaptisé "l'homme du désordre", de ne pas avoir porté plainte contre la CGT après une affiche sur les violences policières, ne pas avoir dissous "les organismes violents" ou "empêché l'imam de Brest de prêcher sa haine". "Vous êtes un avocat qui ne connaît pas le droit" et "un gouailleur", a riposté Bernard Cazeneuve, rappelant la législation restrictive permettant la dissolution de groupes violents.