Autour du cocktail, il y avait peu de têtes d'affiches mais beaucoup de bulletins de parrainages ont circulé. Manuel Valls a réuni, mardi, une centaine de parlementaires socialistes à l'Assemblée nationale. Lancé dans la course à l'Élysée, en passant par la case primaire, l'ancien Premier ministre a en effet tenté de souder les troupes autour de sa candidature.
"J'ai besoin de vous". Celui qui sera en meeting à Audincourt, dans le Doubs, mercredi soir, le reconnaît volontiers : il est en position de "challenger". Difficile pour lui de renouer avec une majorité qu'il a lui-même beaucoup bousculée lorsqu'il était encore à Matignon. "J'ai besoin de vous", a-t-il donc lancé mardi, en toute franchise, aux parlementaires. Parmi ces derniers, les proches de Martine Aubry et de François Hollande se comptaient presque sur les doigts d'une main. Razzy Hammadi, ami de Benoît Hamon qui réclamait encore, il y a deux ans, une "réorientation" de la politique gouvernementale vers la gauche, en était. "Personne ne m'empêchera de discuter avec les candidats de cette primaire, quels qu'ils soient", justifie l'élu, qui confie hésiter encore sur le choix de son champion. "J'appelle ceux qui considèrent que l'adversaire est dans la primaire à faire attention à leurs propos."
Un front "anti-Valls". De fait, un front "anti-Valls" se dessine déjà chez les élus. Il est porté notamment par les soutiens d'Arnaud Montebourg, comme Yann Galut. Le député de Cher n'a pas eu droit aux petits fours mardi. "Je ne sais pas pourquoi, le carton d'invitation ne m'est pas parvenu", ironise-t-il. Lui ne croit décidément pas en la capacité rassembleuse de Manuel Valls. "Quand il était Premier ministre, il a divisé la gauche, la majorité et les Français. Là, on voit qu'il a déjà sélectionné ses quelques soutiens."
"Un nouveau chapitre s'ouvre", s'est défendu l'ancien locataire de Matignon. Celui qui dévoilera mercredi ou jeudi son équipe de campagne est bien conscient que la mobilisation des députés socialistes lui sera très vite indispensable.