Manuel Valls rejoindra-t-il Emmanuel Macron avant même le premier tour de la présidentielle ? Selon Le Parisien, c'est oui. Selon ses proches, c'est non. Interrogé lundi sur un article du quotidien à paraître mardi laissant entendre qu'il pourrait rejoindre son ancien ministre de l'Économie dès ce mardi lors d'une réunion à huis clos à l'Assemblée nationale avec 200 à 300 personnes attendues, l'ancien Premier ministre a indiqué à l'AFP "avoir fait démentir cette information" par son proche entourage. Cela semble trop tard pour dissiper les doutes alors que la campagne du candidat investi par le Parti socialiste, Benoît Hamon, peine à prendre et qu'Emmanuel Macron est toujours haut placé dans les sondages…
"Rien n'est vrai" vs "On va voter Macron". "Rien dans cet article n'est vrai, en dehors du fait qu'il y a une réunion mardi", a affirmé à l'AFP Carlos Da Silva, conseiller régional d'Île-de-France. Un peu plus tôt, le bras droit et suppléant de Manuel Valls à l'Assemblée nationale se fendait d'un tweet lapidaire :
CECI EST FAUX : https://t.co/m3ImnFkgtE via @Le_Parisien
— Carlos DA SILVA (@DaSilvaCarlos91) 13 mars 2017
L'article du Parisien, publié sur le site Internet du journal à 22h23, semble pourtant bien informé : "On va appeler à voter Macron", y dit un proche de Manuel Valls sans détour tandis qu'un autre assure que ce "soutien" sera amorcé dès mardi soir. Selon ces deux sources citées par le quotidien, Valls et Macron n'auraient pas discuté d'une telle union entre eux, notamment parce que Manuel Valls n'entend pas jouer un rôle de premier plan dans la campagne de celui avec qui il s'est tant écharpé quand il était son ministre.
Quand Valls parlera-t-il ? La question est maintenant de savoir quand Manuel Valls prendra la parole. Doit-il le faire vite ou attendre le 23 avril, date du premier tour de l'élection présidentielle ? Selon des sources concordantes parmi les proches de l'ex-Premier ministre, plusieurs lignes s'affrontent parmi eux quant à l'attitude à adopter, alors qu'Emmanuel Macron est bien placé pour affronter Marine Le Pen au second tour selon les sondages, que François Fillon est fragilisé par l'affaire des emplois présumés fictifs et que le vainqueur de la primaire socialiste Benoît Hamon apparaît distancé. Ce dernier n'aura d'ailleurs pas le soutien du Premier ministre, qui se montre très clair dans Paris Match : "Je ne peux pas apporter mon parrainage à Benoît Hamon", explique-t-il au journaliste de l'hebdomadaire (qui appartient au groupe Lagardère, comme Europe 1, ndlr) qui l'a rencontré lors de l'inauguration d'une exposition consacrée à son père à Madrid. "Je ne pourrais pas assumer autant de contradictions", ajoute-t-il, digérant mal notamment l'accord conclu avec l'écologiste Yannick Jadot.
"Manuel a une volonté, c'est d'éviter que Marine Le Pen gagne la présidentielle, et il considère que le plus mauvais candidat pour ce faire, c'est François Fillon", explique ce proche soutien à la primaire, qui s'inquiète des "casseroles" du candidat de droite. La campagne poussive de Benoît Hamon ne l'inciterait pas à rester derrière le candidat investi par le PS, lui qui assurait pourtant au sortir de la primaire de la gauche soutenir le vainqueur, son vainqueur…