Alors que les autorités allemandes sont toujours à la recherche du djihadiste à l'origine de l'attaque mortelle au camion-bélier lundi contre un marché de Noël berlinois, Manuel Valls, invité mercredi de la matinale d'Europe 1, a tenu a rappeler la nécessité de rester vigilant face à la menace terroriste. "Nous avons le devoir de nous préparer à une guerre longue", a-t-il déclaré.
"Ils veulent frapper l’opinion"."Tout le défi de cette campagne (à la primaire de la gauche), ce sera de garder la gravité nécessaire et de ne jamais faire preuve de naïveté face à la menace qui est là", a indiqué l'ancien Premier ministre, candidat à la primaire organisée par le PS. "Il y a toujours des réseaux djihadistes en Europe. L’État islamique recule au Levant grâce à l’intervention des coalitions auxquelles la France participe, mais ils veulent frapper, frapper l’opinion", a encore estimé Manuel Valls, dénonçant aussi le risque de radicalisation des esprits face à ces drames : "Ils [les djihadistes, ndlr] cherchent aussi à déstabiliser le jeu politique, ils cherchent à faire le jeu de ceux qui veulent confondre réfugiés et terroristes, et à privilégier l’extrême droite et les populismes qui se nourrissent de ces confusions."
"Nous assumons pleinement une politique d’asile". En Allemagne, plusieurs voix se sont levées pour dénoncer la politique d'accueil de migrants de la chancelière Angela Merkel, jugée trop généreuse par certains. "Nous n’avons pas mené la même politique d’accueil mais je ne veux pas faire cette confusion terrible entre les réfugiés et les terroristes qui ont profité du drame des réfugiés pour infiltrer l'Europe", a réagi Manuel Valls. "Nous n’avons pas décidé d’ouvrir nos frontières, même si nous assumons pleinement une politique d’asile, parce qu’il faut accueillir des femmes et des enfants qui fuient la guerre", a voulu rappelé l'ancien chef du gouvernement.
Augmenter le budget de la Défense. Pour cet ancien ministre de l'Intérieur, le drame de Berlin montre que les autorités doivent faire face à "des attentats qui sont plus difficiles à déjouer car ce genre d’attaques demande moins de préparation". "Nous devons nous préparer. Nous l'avons fait ces dernières années en donnant plus de moyens à nos services de renseignements et à nos armées", a-t-il souligné tout en plaidant pour un effort budgétaire en faveur de la Défense, à hauteur de 2 milliards par an jusqu’à l’horizon 2025, et ainsi passer d'un budget "de 32,7 milliards d'euros à un peu plus de 40 milliards". Dans un entretien aux Échos, le chef-d'état major des armées, Pierre de Villiers, plade pour un passage progressif du budget de la Défense de 1,77% du PIB actuellement à 2%, mesure qui recueille le soutien de Manuel Valls.