Manuel Valls "soutient" les maires ayant interdit le "burkini"

Manuel Valls appelle également les musulmans à rejeter "une vision mortifère de l'islam". © Thomas SAMSON / AFP
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avec AFP

Néanmoins, le Premier ministre refuse de légiférer en la matière, préférant laisser les édiles agir de leur propre chef lorsqu'ils estiment que "le vivre ensemble" est menacé, indique-t-il dans un entretien à La Provence.

Manuel Valls "comprend" et "soutient" les maires ayant pris des arrêtés pour interdire le port du "burkini", "pas compatible avec les valeurs de la France et de la République", tout en refusant de légiférer en la matière, dans un entretien mercredi à La Provence.

Encourager le vivre ensemble. "Je comprends les maires qui, dans ce moment de tension, ont le réflexe de chercher des solutions, d'éviter des troubles à l'ordre public", indique Manuel Valls. Et d'insister: "Je soutiens donc ceux qui ont pris des arrêtés, s'ils sont motivés par la volonté d'encourager le vivre ensemble, sans arrière-pensée politique". Cette mise au point intervient en pleine polémique alors que quelques mairies côtières de France, de Corse jusqu'au Pas-de-Calais, ont pris des arrêtés pour interdire ce type de tenue de plage couvrant le corps et la tête des femmes, parfois même sans avoir constaté son usage.

Pas de réglementation pour l'heure. "Les plages, comme tout espace public, doivent être préservées des revendications religieuses. Le burkini n'est pas une nouvelle gamme de maillots de bain, une mode. C'est la traduction d'un projet politique, de contre-société, fondé notamment sur l'asservissement de la femme", explique le Premier ministre, qui juge toutefois que le législateur n'a pas à intervenir en la matière. "Je ne crois pas qu'il faille légiférer en la matière : la réglementation générale des prescriptions vestimentaires ne peut être une solution", affirme Manuel Valls.

Les valeurs de la République. "Avant de penser à légiférer, nous ferons appliquer la loi interdisant le port du voile intégral dans l'espace public - nous le rappellerons, avec le ministre de l'Intérieur, aux préfets et aux forces de sécurité. Les autorités musulmanes doivent aussi condamner le voile intégral, condamner les actes de provocation qui créent les conditions d'une confrontation." Derrière le burkini, "il y a l'idée que, par nature, les femmes seraient impudiques, impures, qu'elles devraient donc être totalement couvertes. Ce n'est pas compatible avec les valeurs de la France et de la République. Face aux provocations, la République doit se défendre", argumente-t-il.

La responsabilité des musulmans. Manuel Valls lance également un appel aux musulmans : c'est à eux, "à leurs autorités, à leurs familles, dans leurs engagements personnel, professionnel, social, de dire qu'ils rejettent cette vision mortifère de l'islam".