Voit-on le bout de la crise grecque ? Les ministres des Finances de la zone euro se réunissent samedi pour discuter des nouvelles mesures mises sur la table par Alexis Tsipras. Invitée d'Europe 1, Marielle de Sarnez, vice-présidente du Modem et eurodéputée, "ne voit aucun élément qui pourrait pousser [l'Eurogroupe] à donner une réponse négative au plan proposé". Car pour elle, le Premier ministre grec s'est engagé jeudi sur "un chemin difficile mais de responsabilités".
Tsipras ne "trahit pas" ses électeurs. Les mesures d'Alexis Tsipras, selon plusieurs responsables européens, reprennent la quasi-totalité des demandes des créanciers, ce qui agace une frange gauche de Syriza, le parti au pouvoir. "Est-ce qu'il a mis de côté un certain nombre de ses engagements ? Oui", estime Marielle de Sarnez. Pour autant, "Tsipras a été au rendez-vous des attentes de son peuple et c'est courageux de sa part", commente la centriste. "Il aurait trahi les électeurs s'il avait favorisé la sortie de la Grèce de la zone euro. Les électeurs au fond avaient envie de dire 'non' dans un référendum parce qu'ils avaient des choses à exprimer depuis cinq années. Mais ils avaient aussi envie d'un bon accord avec les Européens", a déclaré Marielle de Sarnez.
Entre vendredi et samedi, le Parlement grec a largement approuvé les mesures mises sur la table des négociations. 251 députés sur 300 ont dit oui au nouveau plan de Tsipras. "Le succès électoral [du Premier ministre] au Parlement grec est notable", continue la responsable centriste. "Il a eu l'honnêteté de dire qu'il laissait de côté un certain nombre de ses engagements mais que c'était le chemin pour la Grèce".
Plus loin. L'eurodéputée se dit satisfaite des dernières mesures : "Ce n'est pas un plan similaire à ce qui s'est passé depuis cinq ans. Bien sûr, certaines mesures fiscales ne sont pas faciles. Elles pèseront peut-être davantage sur ceux qui ont plus de moyens". Mais le gouvernement grec voit désormais plus loin : "Mais il y a des réformes structurelles, comme celle de l'Etat et de la fonction publique. Et il y a aussi un plan (ce qui n'existait pas avant) de redressement du pays. Il faut un plan durable pour ne pas y revenir dans six mois ou deux ans", conclut-elle.