Lundi, à la mi-journée, le pays rendra un dernier hommage à Jacques Chirac, disparu vendredi, sous la forme d’une cérémonie organisée à l’église Saint-Sulpice. Cette cérémonie, Marine Le Pen n’en sera pas, pas plus que les autres parlementaires du Rassemblement national, déclarés persona non grata par la famille de l’ancien président de la République. Une décision logique pour Alain Juppé. "J’ai suivi pendant ces quarante années l’action de jacques Chirac, et un point sur lequel il a toujours été totalement intransigeant, c’est la barrière qu’il a posée avec l’idéologie de l’extrême droite", a expliqué l’ancien Premier ministre, fidèle de toujours de l’ex-président de la République.
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"Il avait en exécration le racisme et l’antisémitisme", a insisté l’ancien maire de Bordeaux. "Tout le monde se souvient de son fameux discours de juillet 1995 sur la rafle du Vel d’Hiv. Ça, c’était une de ses conditions profondes. Donc ça crée entre lui et le Front national une sorte d’incompatibilité", a-t-il jugé, concluant : "Les valeurs politiques comptent, toujours".
Et d'ailleurs, Alain Juppé n'est pas prêt à transiger. La droite réunie ce week-end pour La Convention de la Droite, derrière Marion Maréchal-Le Pen ? "Ce n'est pas la droite que j'aime, celle-là", a tranché l’ancien Premier ministre. "Il y a une droite républicaine attachée aux valeurs. Le nationalisme, non. Le patriotisme, ce n'est pas la même chose. Le nationalisme est forcément agressif, tourné contre les autres, alors que le patriotisme est ouvert." Jacques Chirac n'aurait d'ailleurs certainement pas confondu les deux. "Son enseignement, c'est un fort attachement à la France mais une grande ouverture au monde."