Marine Le Pen a accusé samedi Emmanuel Macron de vouloir "sauter au-dessus des européennes" avec le "grand débat national", une "mesure dilatoire" dont elle a dit ne "rien" attendre, alors que la synthèse est attendue lundi.
Emmanuel Macron "n'arrive pas à sortir de ce grand débat, il ne le souhaite pas parce qu'il cherche avec ce grand débat à sauter au-dessus des européennes, c'est-à-dire à priver les Français de la capacité de voter, de s'exprimer, d'avoir un vrai débat, avant un vote qui est essentiel", a déclaré la présidente du Rassemblement national (RN), au cours d'une conférence de presse près de Rennes, en compagnie de Jordan Bardella, tête de liste RN aux européennes et invité du Grand Rendez-vous dimanche, sur Europe 1.
"Ce grand débat est une mesure dilatoire"'. "Au début, ça devait être le grand débat avec les Français et puis après il y a eu le débat avec les maires, il y a eu le débat avec les femmes, il y a eu le débat avec les banlieues... On est même allé chercher les gosses !", a ironisé la présidente du RN. "Ce grand débat est une mesure dilatoire, il va essayer qu'il dure le plus longtemps possible", a-t-elle ajouté, affirmant qu'elle n'en attendait "rien de rien". C'est lundi qu'est prévu le compte-rendu du grand débat national, sur la base de l'immense masse de contributions des citoyens.
Marine Le Pen veut une dissolution de l'Assemblée nationale. "Soit (...) Emmanuel Macron a déjà prévu les mesures qu'il va proposer et dont on sait qu'elles ne vont pas être essentielles (...) Soit il tiendra compte de ce qui a été dit (...) et, à ce moment-là, il va changer de politique et, dans ces conditions, je lui suggère de dissoudre l'Assemblée nationale", a-t-elle ajouté.
Samedi matin, Marine Le Pen et Jordan Bardella avaient visité le chantier d'un projet d'éoliennes en forêt de Lanouée, dans le Morbihan, deuxième massif forestier breton. Marine Le Pen a saisi cette occasion pour dénoncer "le saccage absolument total de nos paysages, de notre patrimoine" engendré par la construction de ces éoliennes. "Ça serait que moche, ça suffirait déjà pour qu'on s'y oppose, mais ce n'est pas que moche, c'est aussi terriblement cher", a-t-elle affirmé.