Elle avait annoncé son intention d'aller à la rencontre des Français partout où ils se trouvent. La visite de Marine Le Pen en Guyane, jusqu’à lundi, s'inscrit dans une large stratégie de conquête de l’électorat d’Outre-mer. Mais la venue de la fille de Jean-Marie Le Pen ne suscite pas que de l’intérêt.
Une sortie à la dérobée. À sa descente d’avion jeudi à Cayenne, Marine Le Pen a trouvé un petit cortège dans le hall de l’aéroport : une trentaine de personnes avec des drapeaux du syndicat d'enseignants SNES-FSU. "La Guyane n'aime pas le racisme", pouvait-on lire sur une pancarte. La présidente frontiste et son équipe ont dû s’éclipser par une porte dérobée, exactement comme sur l’île de la Réunion, quinze jours plus tôt, face à des manifestants anti-FN.
"Les amis de madame Taubira". En déplacement en Outre-mer, la candidate à l’élection présidentielle ne publie plus désormais les détails de son programme, ni adresses, ni horaires. "Je veux éviter les quelques excités d’extrême-gauche, les amis de madame Taubira qui essayent de créer la perturbation", a-t-elle expliqué au micro d’Europe 1.
Étouffer les incidents. Son déplacement en Guyane ne figure donc pas à l’agenda officiel. Il a été volontairement teinté de mystère pour qu’il y ait moins de journalistes à ses côtés. "On ne veut pas que cette poignée de manifestants face la une à Paris", résume un conseiller. Marine Le Pen espère encore pouvoir montrer qu’elle peut se déplacer partout en France, même si elle n’ira pas en Guadeloupe et en Martinique, "par mesure de sécurité", indique-t-on laconiquement.