La présidente du Front national Marine Le Pen a dit lundi soir qu'elle "comprenait certains qui ont un doute" quant à l'hypothèse qu'elle et son parti exercent le pouvoir à l'Élysée à partir de mai 2017, ce que n'accréditent pas les sondages pour l'instant.
"Pas d'ascenseurs à renvoyer". Vous n'avez pas participé au pouvoir ? "Heureusement", a-t-elle dit sur BFMTV, après avoir critiqué l'exercice du pouvoir par François Hollande et Nicolas Sarkozy. "Je comprends certains qui ont un doute, quand quelqu'un n'a jamais exercé le pouvoir (...) Moi je dis 'je tiendrai mes promesses'", a-t-elle ajouté. La candidate à la présidentielle a argué de sa "liberté" : "Je n'ai pas d'ascenseur à renvoyer à quiconque, je n'ai pas 'dealé' avec les uns et les autres. Cette position-là me permet d'être juste dans la manière dont je vais exercer le pouvoir".
Le Pen veut apporter "de la certitude". Alors que le programme économique du FN (et notamment la sortie de l'euro) inquiète certaines couches de l'électorat, parmi lesquelles les personnes âgées, Marine Le Pen a promis que l'arrivée éventuelle du FN au pouvoir serait "le début de la période des certitudes". "C'est aujourd'hui que nous vivons l'incertitude économique, le chômage, l'incertitude de la mise en concurrence de nos entreprises, que nous vivons l'insécurité totale face au terrorisme (...), l'insécurité du quotidien dont on ne parle pas", a-t-elle dit. "C'est de la certitude que je vais apporter", a-t-elle affirmé.
Ses positions sur l'UE. Alors qu'on lui opposait qu'elle était isolée dans sa volonté de changer radicalement l'Union européenne, Marine Le Pen a rétorqué : "C'est plutôt la vision de Mme Merkel (ndlr : la chancelière allemande) qui est isolée". "J'aurai les Britanniques, les pays de l'Est qui sont en train de refuser le diktat de l'UE, les pays du sud, dont l'économie est en train d'être dévastée par l'euro" et de manière générale les pays "sous perfusion de l'UE" à qui "de temps en temps, on donne une bouffée d'oxygène". Si, à Bruxelles, sa proposition est refusée, elle dira "aux Français, 'vous m'avez élue pour faire ça, ça et ça, en l'état de l'UE je ne peux pas obéir à cette promesse sauf si nous reprenons notre souveraineté'" avec un référendum. Elle a estimé que le vote outre-Manche du "Brexit" en juin avait eu des effets positifs, faisant la liste des éléments accréditant à ses yeux la bonne situation de l'économie britannique. "La Grande-Bretagne va très bien s'en sortir", a-t-elle dit.