C'était sa première question orale au gouvernement depuis son élection en juin. La présidente du Front national et députée du Pas-de-Calais Marine Le Pen a interrogé l'exécutif sur le contrôle du personnel des sociétés privées de sécurité, mercredi.
Relations "contractuelles, surveillées, contrôlées". "Allez-vous continuer (...) à refuser le contrôle des personnels de sécurité privés, quitte à prendre le risque de déléguer des missions régaliennes à des délinquants condamnés ou même à des islamistes, voire des terroristes ?", a demandé la députée frontiste, qui s'adressait au ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.
Le Front national n'ayant pas de groupe à l'Assemblée, Marine Le Pen siège parmi les élus non-inscrits, qui n'ont droit qu'à une seule question toutes les huit séances de questions au gouvernement. La dirigeante du FN a jugé "inquiétant" le "refus" du gouvernement "d'étendre les contrôles sur le personnel de sécurité privé en croisant les fichiers des islamistes ou même des terroristes". La ministre auprès du ministre de l'Intérieur, Jacqueline Gourault, a répondu que les relations entre l'Etat et les "polices privées sont tout à fait contractuelles, surveillées, contrôlées". "Il n'est pas question que les polices privées remplacent le rôle régalien de la police et de la gendarmerie", a-t-elle ajouté.
Une offensive depuis le début de l'année. Le député du Nord LR Sébastien Huyghe a exprimé sur Twitter sa "stupeur" d'entendre par la voix de Jacqueline Gourault "l'existence de 'polices privées' dans notre pays". Un "aveu" jugé "consternant" par Marine Le Pen. Jacqueline Gourault "évoque la création de polices privées ! Jusqu'où vont-ils aller ?", s'est demandée la députée frontiste sur Twitter après la réponse de la ministre. L'ancienne finaliste à l'élection présidentielle a lancé en début d'année une offensive contre le gouvernement sur les questions de sécurité et d'immigration, des thèmes rassembleurs pour son parti, qui tient son congrès dans un mois à Lille.