Dans la dernière ligne droite de la campagne, Marine Le Pen a radicalisé son discours, consacrant une large partie de ses réunions publiques à évoquer le problème de la menace terroriste. À Marseille mercredi, elle a dénoncé le "vivier des fichiers S", "une immense armée de l’ombre qui voudrait nous apprendre a vivre dans la terreur", a-t-elle estimé. Invité jeudi au micro d'Europe 1, la présidente frontiste a détaillé ses propositions sur le sujet.
"Très clairement, les fichés S étrangers seront exclus du territoire, les bi-nationaux se verront appliquer une procédure de déchéance de nationalité et seront également, à l’issue de cette procédure, renvoyés", a déclaré Marine Le Pen. "Je considère que le peuple français est propriétaire de son pays. Un étranger est sur le territoire parce qu’on l’y autorise", a encore estimé la fille de Jean-Marie Le Pen."Si un étranger représente un danger pour l’ordre public, or c’est le cas, il faut immédiatement l’expulser", souligne-t-elle. "Quand on peut renvoyer chez eux ceux qui n’ont rien à faire sur le territoire, on ne va pas s’en priver !"
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"Intelligence avec l’ennemi". "Quant aux fichés S français, ils seront soumis à l’article 411-4 [du Code pénal, ndlr], l’article qui considère comme crime l’intelligence avec l’ennemi", a-t-elle déclaré. "Tout lien avec une organisation qui a des visées criminelles contre la France et des Français tombe sous le coup de cette incrimination", assure la présidente du FN.
"C’est un article sur l’intelligence avec l’ennemi qui inclut les Etats étrangers, mais aussi les organisations qui doivent faire l’objet d’une liste. Je m’étonne que le gouvernement ne l’ai pas fait. On peut peut-être la faire ensemble, sur un coin de table, parce que c’est assez simple : Al-Qaïda, l’Etat islamique, Boko Haram, al-Nostra, etc., etc.", a énuméré Marine Le Pen.
Mener "la guerre" contre le terrorisme. "Toute personne qui a un lien quelconque avec l’une de ces organisations, quand la liste aura été déterminée, sera mise en examen et jugée pour intelligence avec l’ennemi. Nous sommes en guerre ou nous ne sommes pas en guerre ? Si nous sommes en guerre, il faut mener cette guerre contre le terrorisme. Aujorud’hui, elle n’est pas menée", conclut-elle.