"On met un pognon de dingue dans les minimas sociaux et les gens ne s'en sortent pas. Les gens pauvres restent pauvres, ceux qui tombent pauvres restent pauvres". Dans une vidéo postée mercredi par sa conseillère en communication Sibeth Ndiaye, Emmanuel Macron a voulu marquer les esprits, en prélude du congrès de la Mutualité française. L'idée du chef de l'Etat : appuyer sa volonté émancipatrice pour les plus démunis. Mais nombreux observateurs politiques ont fustigé la forme, comme le fond.
Sans les aides sociales, les plus pauvres "seraient sous les ponts". Invitée du Grand Rendez-vous d'Europe 1/Cnews/Les Echos, Marine Le Pen s'est jointe aux critiques. "Je suis tout à fait en désaccord avec l'analyse effectuée par Emmanuel Macron. Si ceux qui sont pauvres n'avaient pas ce minimum qui leur est donné, ils seraient sous les ponts. Elle est là la réalité", a fait valoir la présidente du Rassemblement national (ex-Front national). "Maintenant, est-ce qu'il existe une manière de rendre plus efficaces ces aides sociales : oui. Il faut commencer par lutter contre la fraude", a soutenu Marine Le Pen sur notre antenne, en visant tout particulièrement la fraude à l'assurance maladie. "On a des moyens très simples de lutter contre la fraude sociale et on ne le fait pas. Notamment une carte de sécurité sociale biométrique, ça se fait en trois mois", a-t-elle estimé.
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La présidente du RN semble avoir été, comme beaucoup, choquée par l'expression familière employée par le chef de l'Etat. "Je suis en désaccord avec le fait que ça coûte 'un pognon de dingue'. Moi il me semble que le 'pognon de dingue', ce sont les cadeaux qui ont été effectués par Emmanuel Macron aux plus aisés, et dont les Français ne comprennent pas l'utilité, ni à quel sens de la justice cela répond", a-t-elle dénoncé.
Une fable inversée. Marine Le Pen ose ensuite une analyse plus générale sur la politique menée par Emmanuel Macron. "C'est l'ultra-libéralisme à l'œuvre, c'est la dérégulation de tout. La future loi Pacte est également une démonstration extrêmement claire de ce qu'il compte faire", s'est agacée la dirigeante du RN. Ce projet de loi, qui doit être présenté le 18 juin en conseil des ministres, est destiné à renforcer la compétitivité de l'économie française et à mieux associer les salariés aux résultats de leur entreprise.
"Il y a une philosophie chez Emmanuel Macron qui est exactement l'inverse de ce qui nous a été transmis par la fable de La Cigale et la fourmi. Pour Emmanuel Macron, la cigale est extraordinaire et la fourmi mérite d'être sanctionnée. Tous ceux qui construisent un patrimoine méritent d'être cloués au pilori, en revanche celui qui spécule va être félicité. Ce n'est pas la vision que j'ai de l'économie française", a conclu Marine Le Pen.