Marine Le Pen a défendu dimanche l'immunité parlementaire fustigée par Philippe Poutou lors du débat télévisé entre les candidats à la présidentielle, expliquant ne pas avoir souhaité se livrer à "un combat de catch" avec le candidat du NPA.
"Ce n'est pas un candidat sérieux". "Vous croyez que je vais me lancer dans un combat de catch avec M. Poutou, sérieusement ?", a lancé la candidate du Front national, interpellée lors du Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro sur son manque de réactivité face aux attaques de Philippe Poutou. "Ce n'est pas un candidat sérieux", a-t-elle jugé. "C'est un candidat qui est venu dire sur un plateau qu'il se moquait totalement des Français, vous croyez que je vais engager le débat avec quelqu'un qui dit ça ? Non". "C'est-à-dire que tous les candidats ne sont pas députés et à ce titre protégés des manœuvres du pouvoir par l'immunité parlementaire qui est là précisément pour éviter que le pouvoir ne s'attaque à des députés d'opposition", a-t-elle poursuivi.
Le Pen conservera son immunité. La présidente du FN a indiqué qu'elle garderait l'immunité parlementaire si elle était élue présidente. "L'immunité parlementaire n'est pas une immunité pénale, c'est une immunité parlementaire, c'est-à-dire que c'est à votre parlement de déterminer si vous n'êtes pas victime de la part du pouvoir politique d'un 'fumus persecutionis'".
"Nous n'avons pas d'immunité ouvrière". Lors du débat télévisé mardi dernier, Philippe Poutou avait accusé Marine Le Pen et François Fillon de "piquer dans les caisses publiques" et, concernant la présidente du FN, de ne pas répondre aux convocations des juges. "Le FN se dit anti-système mais se protège grâce aux lois du système avec son immunité parlementaire et refuse d'aller aux convocations policières, donc peinard !", avait lancé le candidat trotskiste. "Nous, quand on est convoqué par la police, nous n'avons pas d'immunité ouvrière, on y va", avait ironisé l'ouvrier de chez Ford, suscitant des applaudissements dans la salle.