Marine Le Pen, candidate du Front national à l'élection présidentielle, a réitéré mercredi les propos du numéro 2 du parti, Florian Philippot, dénonçant des "violations du secret de l'instruction" orchestrées contre de l'argent ou "pour des raisons politiques".
Les accusations de Florian Philippot à l'encontre des policiers anticorruption, qui enquêtent notamment sur les soupçons d'emplois fictifs du parti au Parlement européen, ont mené mardi à une plainte en diffamation du ministre de l'Intérieur Matthias Fekl.
Un "petit jeu qui nuit à l'État de droit". "Qu'a dit Florian Philippot ? Je vais le redire tiens, comme ça il pourra me poursuivre en même temps, Matthias Fekl", s'est indigné sur Cnews la présidente du FN. "Soit ces violations du secret de l'instruction sont rémunérées, soit c'est pour des raisons politiques", a-t-elle poursuivi.
"Dans les deux cas c'est scandaleux, dans les deux cas ça mériterait que le ministre porte plainte et fasse faire une enquête pour savoir qui s'amuse à ce petit jeu qui nuit à l'État de droit, à la démocratie", a-t-il insisté en affirmant qu'elle ne soupçonnait "personne".
"Est-ce que le pouvoir politique prend les Français pour des cons ?". Florian Philippot avait évoqué la semaine dernière "une police politique" en commentant les perquisitions dont a fait l'objet le 17 février le siège du FN. Il avait aussi émis l'hypothèse d'une "système de corruption" pour expliquer les fuites dans mes médias.
"Est-ce que le pouvoir politique prend les Français pour des cons?", s'est encore interrogée Marine Le Pen. "C'est la question que je veux poser, ça commence à faire beaucoup. Les opérations médiatiques, les violations du secret de l'instruction au bon moment...", a-t-elle ajouté, en s'étonnant que les "PV" d'audition de l'ex-ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux, visé par une enquête sur les emplois de ses filles comme collaboratrices parlementaires, "ne sortent pas". "Dans nos affaires à nous, la violation du secret de l'instruction c'est dans l'heure. Dans le cas de François Fillon, c'est dans l'heure", a-t-elle martelé.