Marine Le Pen, candidate Front national à la présidentielle, a rendu jeudi soir certains maires "lâches" responsables du "communautarisme, vivier de l'islam radical" en France, les accusant d'avoir voulu "acheter la paix civile".
"Vous êtes allés dans des mosquées". Avec "la lâcheté d'élus, c'est comme ça que le communautarisme est le vivier de l'islamisme radical. Heureusement qu'il y a des candidates comme moi pour défendre les droits des femmes" a affirmé Marine Le Pen lors d'un débat pendant "L'Emission politique" sur France 2 avec le maire PCF de Montreuil-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, Patrice Bessac. "Vous faites partie des maires qui ont acheté la paix civile, accepté une série de compromissions, de vous soumettre aux revendications religieuses de toutes sortes, vous êtes allés dans des mosquées qui acceptent des imams salafistes interdits de prêches dans des pays étrangers tellement leurs prêches sont violents", a-t-elle accusé Patrice Bessac, qui débattait avec elle en duplex depuis sa mairie.
"Vous avez reculé sur la laïcité". Inquiète de la "relégation vestimentaire" et de la "relégation physique des femmes" dans certains endroits, la dirigeante d'extrême droite a estimé que "c'est à cause de maires comme vous. Vous avez reculé sur la laïcité, vous nous mettez aujourd'hui dans la situation d'être obligés de rappeler la laïcité, c'est vrai, d'une manière ferme", référence à sa proposition, a-t-elle poursuivi. "Avec des élus comme vous, les femmes françaises ont énormément de souci à se faire", a-t-elle aussi accusé. Marine Le Pen était interrogée sur sa volonté d'interdire le kippa et le voile dans l'espace public. Patrice Bessac lui suggérait "d'arrêter de perdre notre temps avec la police des kippas et des voiles". "Quand la loi est votée, tout le monde doit s'y soumettre. Le voile est un acte de soumission de la femme", a-t-elle répondu.
Répondant à Patrice Bessac, qui s'inquiétait de la volonté des forces de l'ordre de verbaliser des personnes qui arboreraient le voile ou la kippa si Marine Le Pen était élue, celle-ci a rétorqué : "Il y a des sondages qui disent qu'à peu près la moitié des gendarmes et des policiers souhaitent voter pour ma candidature. Si on leur donnait l'instruction de faire respecter la loi, ils feront respecter la loi".
"Une sale odeur de trafic d'influence"
Jeudi soir, Marine Le Pen a également égratigné son rival LR pour la présidence de la République, disant sentir "une sale odeur de trafic d'influence" et de "conflit d'intérêts" au sujet de la mission de conseil effectuée par François Fillon auprès de l'assureur Axa, un des clients de sa société "2F Conseil". "Que ce soit pour Monsieur Fillon ou que ce soit pour Monsieur Macron", Marine Le Pen s'est insurgée contre "des hommes politiques qui se servent de leurs responsabilités, de leur mandat ou de leurs responsabilités ministérielles pour avantager des petits copains ou alors qui se font remercier peut-être après les avoir aidés". Pour la candidate frontiste, le fait que François Fillon ait pu travailler pour Axa "pose un vrai problème". Elle se demande "si dans son programme, la suppression de la Sécurité sociale qui va évidemment bénéficier aux compagnies d'assurances, ça n'est pas aussi la contrepartie des sommes qui lui ont été versées".