La crise sanitaire qui frappe la France laissera des traces dans la société et dans la vie politique. Invitée de Sonia Mabrouk mardi matin sur Europe 1, Marion Maréchal, directrice de l’ISSEP à Lyon, ancienne députée RN désormais retirée de la vie politique, a donné son point de vue sur "l'après" coronavirus et l'impact que cela pourrait avoir lors de la prochaine élection présidentielle, en 2022.
La résurgence des mouvements sociaux
"Je ne crois pas qu'il y ait des scénarios déjà écrits", analyse l'ex-députée. "Je pense que nous ne sommes pas à l’abri, à la fin de cette crise, de la résurgence d’un grand mouvement social si le gouvernement utilise cette crise comme prétexte pour faire passer des réformes qui ne sont pas voulues. Cela peut fragiliser le gouvernement."
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"On n'est pas à l'abri non plus de voir un acteur émerger de manière spontanée, qui pourrait aussi changer un peu la donne. Je pense à cet exemple de Didier Raoult, quand on voit qu'une personnalité voit sur les réseaux sociaux son nombre de followers grossir jusqu'à des centaines de milliers...", évoque Marion Maréchal en comparant la situation avec l'Italie où le Mouvement cinq étoiles avait émergé spontanément puis bouleversé le jeu politique. "Je n'ai pas forcément dit que cet acteur serait de mes idées", précise-t-elle.
L'organisation de l'Etat à revoir
"Au delà de la relocalisation de l'économie et de l'Union européenne, il y a un vrai sujet sur l'organisation de l'Etat", décrypte Marion Maréchal. "On parle toujours des montants des politiques d'austérité mais la France consacre 11% de son PIB à la santé, on a le taux de prélèvement le plus élevé de l'OCDE, on se demande d'une certaine manière où va l'argent."
L'ancienne députée l'assure : elle est retirée de la vie politique. En revanche, elle est actuellement à la tête d'une école de sciences politiques. "Ce sont des sujets sur lesquels je suis amenée à me pencher. L'organisation de l'Etat, la répartition des budgets, sont des choses sur lesquelles nous travaillons avec les étudiants. Et peut-être même davantage demain qu'hier car nous travaillons à la mise en place d'un centre d'étude dans cette école, précisément pour analyser tout cela et se projeter sur la France de l'avenir."