Marion Maréchal sur l'UE : "Il y a un vice de fond et la crise actuelle devrait être l’occasion de le regarder en face"

© Sameer Al-Doumy / AFP
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Séverine Mermilliod , modifié à

Marion Maréchal, ex-députée Front national et directrice de l'Issep, sort de son silence, mardi sur Europe 1. Elle estime notamment que la crise du covid-19 devrait être "l’occasion pour la France de regarder en face les fractures européennes".

Après l'allocution lundi soir d'Emmanuel Macron, Marion Maréchal, ex-députée Front national et directrice de l'Issep, sort de son silence. Elle estime mardi au micro d'Europe 1 que les pays qui composent l'Union européenne (UE) n’ont pas tous les mêmes intérêts et que la crise du covid-19 devrait être "l’occasion pour la France de regarder en face les fractures européennes". “On est plus forts tous ensemble... quand on tire la corde dans la même direction”, ce qui n’est, d’après Marion Maréchal, pas le cas en Europe. 

Des "fractures européennes"

"L'UE et les pays qui la composent n’ont pas tous, même si c’est le cas de la France, cette volonté de puissance, d’une Europe indépendante", estime l'ancienne députée. "Sur les questions de défense, un certain nombre de pays notamment les ex pays du giron soviétique ne voient l'Europe que comme un grand espace euro-atlantique dominé par les Etats-Unis. Donc il y a un vice de fond et cette crise devrait être l’occasion de regarder cela en face”.

Un problème de fond qui se trouve selon Marion Maréchal dans le "soi disant moteur qu'est le couple franco-allemand, qui est un mensonge qui ne fonctionne plus. Qu’il ait été mu au départ par de bonnes intentions je ne le nie pas. Mais la vision de l’Europe de ces deux pays, les politiques qu'ils souhaitent mener ne sont pas les mêmes et les intérêts sont divergents".

L'ex députée dit donc souhaiter que cette crise du covid-19 "soit l’occasion pour la France de regarder en face ces fractures européennes", qui ont été particulièrement visibles selon elle au moment de la mise en place d'un accord de riposte économique commune face à la crise. Elle juge que "la France, quoiqu’en dise Bruno Le Maire, a vécu un revers au conseil européen", notamment sur la question des coronabonds.

"La France avait demandé deux choses : que le mécanisme européen de stabilité puisse être utilisé sans conditions - il n’a été obtenu qu’il soit sans conditions que pour la partie sanitaire -; et l’idée des eurobonds, pour l'instant reportée aux calendes grecques".

Marion Maréchal souhaite que "la France prenne la tête d'un nouveau rapport de force" européen

Elle estime donc que les intérêts des Etats qui composent l'ensemble européen sont trop divergents. "Que l’Europe soit un lieu de coordination, de projets communs, de politique partagée sur des problématiques que nous avons en commun, pourquoi pas - même si l’UE a révélé une faiblesse structurelle qui pose des difficultés", constate Marion Maréchal.

"Mais imaginons que demain nous construisions cette souveraineté européenne, que nous disposions de matériel sanitaire et médicamenteux au sein de l’Union mais pas au sein de la France, aurions nous la garantie qu'en cas de crise nous puissions bénéficier de cette solidarité européenne ? La réalité aujourd’hui, c’est que ce n’est pas le cas !”

L'ancienne députée souhaiterait donc voir la France prendre "la tête d’un grand mouvement et d’un nouveau rapport de force intra européen en choisissant des alliés qui ont des intérêts communs avec elle, notamment l’Italie ou d’autres pays du sud,  pour revoir ces règles de fonctionnement européennes et notamment ces dogmes que sont Schengen et le pacte de stabilité."