Jean-Luc Mélenchon, cité parmi les cibles possibles d'un projet d'attentat de l'ultradroite, a demandé mercredi la fermeture du local du groupuscule royaliste de l'Action française à Marseille, autour duquel des violences ont éclaté dans le week-end. Mardi, dix personnes gravitant dans la mouvance d'ultra-droite ont été arrêtées, dont certains autour de Marseille, pour "association de malfaiteurs terroriste", ciblant, selon les premiers éléments de l'enquête, migrants, mosquées et hommes politiques. Elles "étaient en lien" avec Logan N., un ancien militant de l'Action Française Provence.
"Idéologie antirépublicaine". "Cette grave nouvelle met en relief (...) le niveau de dangerosité et la détermination de ces groupuscules violents à l'idéologie antirépublicaine", a estimé dans un communiqué le député de La France insoumise de Marseille. Face à l'"urgence et la dangerosité" des membres de l'Action française, le leader de LFI a demandé "aux pouvoirs publics de réagir rapidement et fermement afin de faire fermer (leur) local et rétablir le climat d'apaisement" à Marseille.
Des incidents ont éclaté. Durant le week-end, des incidents avaient éclaté dans le quartier du centre-ville de la cité phocéenne, entre antifascistes et royalistes de l'Action française qui organisaient leur réunion de rentrée. "Depuis leur arrivée en 2014, le quotidien des habitants se dégrade continuellement jusqu'à devenir à présent dangereux", a estimé Jean-Luc Mélenchon, évoquant de multiples nuisances telles que des "menaces ou agressions physiques (...)" ou l'organisation de "filtrages dans la rue" et "contrôles d'identité" pratiqués par ses membres sur les passants.
Organisation royaliste se réclamant de Charles Maurras, inspirateur des mouvements d'extrême-droite condamné après la guerre pour son soutien résolu au régime de Vichy, l'Action Française a été particulièrement active ces derniers mois à Aix-en-Provence et à Marseille. Ses militants, souvent jeunes, ont été impliqués dans plusieurs accrochages avec des militants de gauche dans le centre-ville de Marseille, ainsi que dans une empoignade devant un lycée lors d'une distribution de tracts, qui a laissé un lycéen blessé. Ils ont perturbé des réunions publiques de personnalités politiques locales, et une conférence universitaire sur le FN.