Le sénateur FN Stéphane Ravier est visé par une plainte d'un élu frontiste marseillais, Michel Cataneo, qui l'accuse de l'avoir forcé lors d'un entretien musclé à démissionner de ses mandats sous la violence et les menaces. Les faits se seraient produits lundi, lorsque Michel Cataneo a été convoqué par Stéphane Ravier et un membre du FN, Stéphane Dheilly, au siège marseillais du parti, affirme cet élu municipal et de la métropole dans sa plainte révélée par le site d'investigation locale Marsactu, et consultée vendredi par l'AFP.
Insulté et fouillé. Interpellé jeudi soir par un opposant lors d'un conseil d'arrondissement où il siège également, Stéphane Ravier a démenti "formellement", écrit La Provence. Une enquête a été ouverte et confiée aux enquêteurs de la Sûreté départementale, a indiqué par ailleurs une source policière. Aux policiers, Michel Cataneo a expliqué avoir été conduit dans un bureau fermé à clé, avec Stéphane Ravier, également secrétaire départemental du FN dans les Bouches-du-Rhône, et Stéphane Dheilly, qui l'auraient, selon son récit, injurié, lui auraient fouillé les poches, exigé le code de son portable et "confisqué" ses affaires. Stéphane Ravier lui aurait "donné des claques sur les joues, avec ses deux mains à la fois" de manière "humiliante".
Contraint de signer des lettres de démission. Il aurait ensuite été contraint de se mettre à genoux et pris en photo. "Tu baigneras dans ta merde et ton sang", lui aurait promis le sénateur s'il parlait de ce rendez-vous musclé. Il affirme ensuite avoir été contraint en présence de deux autres personnes de signer trois lettres, à la présidente du Front National Marine le Pen, à la mairie de Marseille, et au préfet pour démissionner de son mandat de conseiller municipal. Michel Cataneo a assuré aux enquêteurs avoir eu "très peur", et être "impacté psychologiquement", mais ne pas avoir été blessé.
D'après le secrétaire national du FN chargé des fédérations, Michel Cataneo doit être entendu par les instances disciplinaires du parti pour des propos "critiques" tenus à l'encontre du mouvement, de son organisation et de ses dirigeants.